Vers l’autonomie : Apprendre à s’habiller seul

Enfiler son pantalon, mettre ses chaussettes n’a sans doute plus de secret pour vous, même si j’en connais certains qui peinent à se plier en deux pour atteindre leurs pieds !
Pour nos enfants c’est un sacré parcours semé d’embûches faisant appel à tout un tas d’habiletés.
Cette étape importante vers l’autonomie peut débuter vers 1 an pour les plus dégourdis alors que d’autres auront plus de mal à y aller. C’est le cas de mon fils.

L’année dernière, en petite section, la maîtresse m’avait presque grondée parce que Chérichou tendait sa jambe pour qu’on lui remette son pantalon après la sieste. Et oui, honte à moi mère indigne, mon fils, Bienheureux Premier, 3 ans révolus, ne savait pas mettre son pantalon tout seul ! Pire il n’en avait pas envie. Hou mauvaise mère !
Et oui… j’avoue, maman active et solo en semaine je trouvais plus pratique (et surtout plus rapide) de l’habiller moi-même plutôt que d’attendre (très très longtemps) qu’il apprenne à le faire. D’autant plus, que à 3 ans, Monsieur Mon Fils avait déjà des goûts vestimentaires bien définis et qu’il m’était impossible de lui mettre n’importe quoi sur le dos sans son accord, sous peine de terrorisme sonore.

C’est pas facile d’être parent, surtout si comme moi, vous tenez à rester zen !

Cette fois, à la rentrée de la moyenne section, il a 4 ans et est très fier d’être un « moyen ». Il a acquis beaucoup d’habiletés mais savoir s’habiller seul n’est toujours pas sa priorité. C’est curieux car je pensais naïvement que l’envie d’autonomie allait de pair avec l’opposition dans le cadre de l’affirmation de soi.
Malgré le fait qu’il s’oppose très bien dans divers autres contextes, il n’a pas envie d’être autonome sur ce point là.

Dans ce contexte, je me suis vue continuer à lui mettre ses chaussettes pendant 10 ans. Vision d’angoisse. No way !

Alors, nous avons eu une longue discussion (monologue) sur le sujet : S’habiller tout seul c’est devenir grand. Devenir grand c’est potentiellement avoir accès à de nouvelles activités de grand. Des activités comme aller à Disney, par exemple, au hasard.
Tout de suite, ça change la donne.
A voir ses grands yeux s’animer, il a eu soudainement très envie de grandir.

Machiavélique moi ? Non pas du tout.
Mon fils aime bien les objectifs et je cultive la notion d’effort pour obtenir quelque chose ! C’est une valeur que je veux transmettre.

Dans cet objectif, un dimanche après midi, j’ai réalisé un « Dressing Board » à la main, vite fait mal fait sur une feuille de papier Canson A3.

Dressing Board : Comment ça marche ?

Un jour = Une colonne
Les picto des vêtements à mettre sont listés verticalement dans une séquence qui respecte l’ordre d’habillement. S’il réussit à mettre le vêtement tout seul, il peut coller une gommette sur le picto.
Petit bonus pour mon confort auditif : Il faut qu’il réussisse la séquence sans chouiner, ni râler pour pouvoir coller une gommette sur le bonhomme en fin de colonne.

Son comportement :
J’ai expliqué la veille comment fonctionnait le tableau. Il était très content de ce nouveau jeu entre nous et s’est levé le jour même de bonne humeur, prêt à participer. J’ai même été étonnée de son habileté à enfiler son pull !
Il sait que je suis à sa disposition pour l’aider mais là encore, je lui ai expliqué qu’il fallait formuler clairement sa demande dans ce cas (et pas via des onomatopées d’agacement ou de colère).
Cela l’oblige à rester attentif à ce qu’il ressent et à gérer ses émotions.

Résultat : On lutte un peu moins le matin sur cette phase de la préparation. Je vais utiliser cet outil pendant toute cette fin d’année et nous verrons s’il en a encore besoin l’année prochaine.

Voici une version industrielle de mon dressing board. N’hésitez pas à vous l’approprier.

 Et vous, quelles sont vos techniques de pédagogie positive ?