Combien d’entre vous lisent encore les journaux ?  Comment restez-vous informé des nouvelles du monde ? Pour ma part, Twitter est devenu mon fil d’info en continu mais qu’est ce qui prouve que les informations délivrées en 140 caractères sont dignes de foi ?

Aujourd’hui, via nos murs Facebook, on nous impose des images tout droit sorties de l’horreur de la guerre ou du terrorisme. Des images que nous n’aurions pas chercher à regarder si elles ne nous avaient pas été imposées… Là ou le journal télévisé nous alerte sur la teneur choquante des images qu’il va diffuser, Facebook mélange froidement, dans le même fil, les photos du baptême de la petite cousine et celles de tueries de masse…

Parfois, ces mêmes images sont détournées de leur contexte et utilisées pour servir des causes, diaboliser l’ennemi, attiser la haine… On ne sait plus où est la vérité et il arrive même que certains journalistes se laissent abuser par la rumeur.

Mark Twain disait au début du siècle dernier :


Je me demande bien ce qu’il pourrait dire aujourd’hui avec nos nouveaux médias d’information 2.0 au travers desquels des hoax sont propagés en masse pendant des années.

Parfois, les fausses informations ne sont pas accidentelles, elles viennent servir la théorie du complot ou la manipulation de masse, peu importe. Ce qui compte c’est plutôt notre posture vis à vis de toutes ces informations.

Que savons-nous au juste ? De source sûre ?
Je peux dire que je sais ce que j’expérimente au moment ou je l’expérimente. Mais dois-je faire confiance à la réalité rapporté par les autres, connaissant tous les filtres perceptifs dont le cerveau dispose pour traiter une information ?

Le visionnage des informations télévisées génère de l’angoisse, de la tristesse et de la colère. Ces émotions ne sont pas sans effets pour le corps et la psyché. Quelle posture adapter alors ?

Dans ce contexte, le scepticisme me parait être une voie honorable. Être sceptique ne signifie pas tout remettre en cause, ni faire du négationisme, ou encore devenir paranoïaque mais plutôt admettre que l’on est dans la croyance plutôt que dans le savoir. Admettre que l’on ne sait pas, tout simplement, et juste choisir d’y croire ou pas.

Voici trois bonnes raisons de cultiver le scepticisme.

1. Préserver sa capacité à raisonner

Lorsque l’on a une posture sceptique, on est moins influençable par notre système émotionnel. Nous nous limitons à la perception de nos sens et nous évitons les interprétations hâtives qui pourraient nous conduire à des conclusions erronées voire des croyances ayant des accointances « bas du front »  (racisme, sexisme, spécisme…pas mal de truc en -isme). Mieux vaut  avoir des incertitudes que de faire preuve d’intolérance et de jugement.
Et puis, on évite de passer pour un gland, comme Christine Boutin en 2014 sur BFMTV qui a pris une vessie du Gorafi pour une lanterne. Navrant…

2. Savoir se remettre en question

Être sceptique c’est aussi l’être dans tout les compartiments du jeu de la vie. On évolue avec une bonne dose de croyances dont certaines sont des gros boulets qui nous empêchent de vivre notre vie à fond.

Savoir se remettre en question : Est-ce que ce que je crois être vrai l’est vraiment ?
C’est une partie du travail de Byron Katie que de confronter croyances et savoirs chez les personnes qu’elle accompagne. Elle pose 4 questions qui font toujours mouche :
– Est- ce vrai ?
– Pouvez-vous réellement savoir que c’est vrai ?
– Comment réagissez-vous lorsque vous vous avez cette pensée ?
– Qui seriez-vous sans cette pensée ?
Ce type de questionnement issu du coaching est bien utile pour faire tomber les certitudes que l’on a sur soi et les autres. Sans cette remise en question, on pense savoir et avec cela, on oriente notre comportement, on colore nos émotions et on influe notre futur qui pourtant pourrait être différent.

3. Devenir/Rester humble

Comme je l’expliquais dans cet article sur notre perception de la réalité, nous avons tous une représentation très personnelle du monde. Cette représentation ne peut être que partielle et partiale compte tenu de notre nature humaine.
Socrate disait : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ».  Et c’est peut-être la seule certitude que nous puissions avoir puisque nous n’avons pas la même représentation mentale qu’un autre. Admettre qu’on ne sait rien nous libère.

ça vous parle ?

Et pour ne pas continuer à partager naïvement des informations erronées, n’hésitez pas à visiter le site HoaxBuster.
J’en profite également pour vous mettre en garde contre le site Santé-Nutrition.org qui publie des articles pompés (donc sans l’accord du rédacteur) sur de nombreux blogs plus ou moins dignes de confiance. Le web appelle au boycott de ce site. Voir ici, et et surtout HoaxBuster en parle ici.

Ah, au fait !

Pour info, le Bonsaï Kitten n’a jamais existé :-)
Pourtant dans les années 2000, de nombreuses personnes comme ma rédactrice Une âme à Paris y ont cru :-p