Dans une librairie généraliste, devant un rayon de développement personnel, celui qui cherche une méthode pour vaincre sa timidité risque de ne pas trouver facilement ce qu’il cherche.
Le classement de ces rayons coincés entre les sciences humaines et la philosophie apparait parfois un peu fourre-tout : astrologie, bien-être, diététique, développement personnel, spiritualité & religions… De quoi intimider celui qui cherche une réponse précise à son problème. Bienheureusement, aujourd’hui, internet nous aide à trouver la référence livresque dont nous avons besoin pour répondre à notre question. Armé du code ISBN, le client peut alors commander son livre chez son libraire préféré.

Mais, d’autres clients ne jetteront jamais un seul regard vers cette étagère mélangeant connaissance de soi, croissance personnelle, spiritualité, et ésotérisme parfois. Peut-on rejeter la faute sur les librairies qui ne parviennent pas suffisamment à mettre en valeur ces ouvrages ?
Pas vraiment. Le client a aussi ses préjugés sur cette littérature d’un autre genre qui vient bousculer conscient et inconscient. Des préjugés qui ne sont autres que des croyances limitantes, qui les empêchent d’avancer vers plus de bonheur. Quels sont les préjugés les plus courants concernant le développement personnel ?

« Le développement personnel, c’est pour les paumés, les gens qui ont des problèmes et moi, je vais très bien. C’est pas pour moi ! »

Faut il attendre d’aller mal pour s’occuper de nous, de nos comportements, de cette petite voix qui nous parle tout au long de la journée ?
Cette petite voix que nous connaissons bien et qui nous motive ou nous juge, qui anticipe le futur, conditionne notre présent, nous rappelle le passé ou nous projette dans l’avenir. Somme-nous à ce point parfait dans tous les domaines de notre vie pour que nous n’ayons pas besoin de prendre une pause pour voir ce qui peut être amélioré aujourd’hui ?
Ouvrir un livre de développement personnel, c’est comme ouvrir un compte en banque : on ne sait pas encore si nous pourrons y mettre notre richesse (et si nous en avons une ?) mais à travers cette ouverture on se donne une chance de créer la richesse, de faire grandir nos « super-pouvoirs » comme dirait Florence Servan-Schreiber.

De plus, tous les livres que nous mettons entre nos mains ne sont pas inutiles, ils viennent nourir notre psyché, notre inconscient qui pourra s’en resservir au moment ou nous en aurons le plus besoin.
N’oublions pas que nous sommes des êtres inconscients à 95% : la plupart de nos actions sont gérées d’une manière inconsciente (respirer, marcher, manger, dormir, lire, parler… etc…) L’inconscient enregistre tout.

« Le développement personnel, c’est un attrape-nigauds, une manière de manipuler les gens. Il y a des gourous et des disciples. C’est sectaire. »

L’année dernière, Deepak Chopra est venu en France pour un talk exceptionnel suivi d’une méditation guidée. Deepak Chopra compte parmi les personnalités les plus inspirantes du monde, il est considéré comme un « gourou » de la santé spirituelle, il a écrit plus de 30 livres sur le développement personnel et spirituel et est l’ami des stars. Il vient tous les ans à Londres alors qu’en France, il n’est venu que trois fois en 25 ans. La communication autour de l’évènement a fait son boulot de promotion pourtant, les organisateurs ont eu du mal à remplir la salle du Grand Rex, pourquoi ?
Peu-être à cause du mot gourou et de notre cartésianisme.
En Inde, le mot Gourou signifie l’enseignant « Celui qui éveille ». En France, la signification est clairement négative et le mot prend le sens du manipulateur de masse intéressé par l’argent et le pouvoir. C’est triste car la réalité est toute autre. Deepak Chopra, Anthony Robbins, Karen Armstrong, ces auteurs du développement personnel ne souhaitent qu’une seule chose, le bonheur et la réussite de chacun d’entre nous. Ils ne font que donner quelques clés, le reste du chemin reste à accomplir.
Bref, un livre de développement personnel n’est pas un outil de manipulation. La télévision et internet le sont bien plus.

« Le développement personnel, on comprend rien et ça ne marche pas. »

Avant tout, en ouvrant un livre de ce type, il faut avoir envie de comprendre et/ou de changer quelque chose. Changer demande de sortir de sa zone de confort, d’être prêt à accueillir le contenu du livre, à pratiquer les exercices qui sont proposés. Un livre de développement personnel peut être lu sur plusieurs mois car il faut laisser le temps à l’inconscient d’abandonner les anciennes croyances limitantes pour les remplacer par de nouvelles plus positives.
Certains livres de développement personnel ne se lisent pas d’une seule traite comme des romans néanmoins il est possible d’aborder le sujet avec des livres faciles d’accès comme ceux de Laurent Gounelle ou de Frédéric Lenoir.

La croissance personnelle est un chemin à part entière. Il faut se laisser le temps d’apprivoiser les concepts, de tester et de maîtriser les exercices proposés, voire de les intégrer dans son quotidien pour voir un changement durable dans nos vies. Maintenant, il existe même des cahiers d’exercices, très bien faits et très facile d’accès d’un point de vue intellectuel et financier.  Aucune raison de se priver !


Il est désormais possible de lire ce genre de livres sans être regardé de travers. Les temps changent. On peut même échanger avec son collègue sur le dernier livre d’Eckart Tollë. ;-)

Nous avons tous envie d’être heureux et si nous n’y parvenons pas en suivant la voie traditionnelle de nos parents (mariage + enfant + devenir propriétaire + bien gagner sa vie) peut être qu’il y a une voie du milieu qui peut être empruntée, et quels meilleurs guides que les livres ?

Bonne découverte dans vos librairies !