L’entreprise libérée = Bonheur au travail

Promis, il ne s’agit pas d’un coup fourré d’Elsa, la Reine des Neiges !

C’est au festival du « Bonheur Au Travail » qui a eu lieu à la Gaîté Lyrique la semaine dernière que j’ai entendu parler du concept d’Entreprise Libérée.
Mais de quoi s’agit-il ? Quelles sont les entreprises qui misent sur le bonheur au travail ?

Travail, labeur, boulot, tâche, devoir, besogne…

Avec le mot travail, on part mal.
Etymologiquement, le mot travail vient du mot Tripalium  qui n’est autre qu’un instrument de contrainte pour les animaux ou de torture pour les êtres humains. Dans l’inconscient de la francophonie, on peut donc associer Travail à Contrainte voire même à Souffrance. Aujourd’hui, on parle de pénibilité et de Burn-Out et c’est une belle avancée que de prendre en compte les Risques Psycho-Sociaux pour mieux les prévenir.

Mais aujourd’hui, certaines entreprises  vont plus loin et tentent des organisations différentes. On cherche à « être bien » au travail, voire même envisager le stade supérieur : être heureux au travail.
En lisant, ces mots, vous pourriez dire : être heureux dans mon job, impossible !!! Et pourtant, ne vous est il jamais arrivé de ressentir de la satisfaction dans le cadre de votre travail ? ou bien de l’excitation pour démarrer votre journée ?
Se sentir à sa juste place et pouvoir s’y épanouir avec les dons qui composent notre personnalité dans une ambiance bienveillante, c’est ce qui me semble être la définition du bonheur au travail. Mais concrètement, comment ça marche ?

Libérée, délivrée ! L’entreprise ne sera jamais plus comme avant…

Lors de ce festival, 5 entrepreneurs sont venus témoigner de leur expérience du bonheur au travail. Ils ont expliqué comment ils avaient amorcé le virage dans leur mode de gouvernance pour accompagner leurs équipes vers plus de bonheur et d’autonomie.
Avec Nicolas Peltier d’Anatole, Thierry Gaillard d’Orangina Schweppes, Michel Hervé du groupe Hervé, Frédéric Lippi de Lippi et Frédéric Peduzzi du groupe Peduzzi.

Le rôle du dirigeant est primordial pour changer le mode de gouvernance. Pour certains dirigeants comme Nicolas Peltier, un déclic personnel a été nécessaire pour amorcer une transition et impulser le changement à l’intérieur de son organisation. Pour Michel Hervé, c’est la notion de don et de contre-don déjà en place dans son entreprise qui a permis de rendre leur autonomie aux collaborateurs de l’entreprise. Et pour la plupart des entrepreneurs, c’est la libération de la parole et des énergies qui autorise les nouvelles idées, les initiatives innovantes.
Le manager est là pour créer un contexte propice et aussi encourager, écouter, faciliter et accompagner les initiatives. Il faut savoir être patient car c’est un processus long.

Frédéric Peduzzi du groupe de BTP Peduzzi donne l’exemple d’un collaborateur pelleteur qui est réellement employé comme pelleteur sur les chantiers 2/3 de son temps ensuite il est assigné à aider les maçons. Cependant il se trouve moins efficace lorsqu’il est assigné à l’aide des maçons, il propose alors de créer une équipe autonome afin d’être efficace 100% de son temps avec sa pelleteuse. L’idée est accueillie par le dirigeant qui lui donne temps et moyens pour l’aider à réaliser son projet. A terme, l’équipe autonome est créée et améliore sa propre productivité.

Pour Frédéric Lippi du groupe familial Lippi, c’est une réflexion autour de la contemporanéité qui a permis de transformer l’entreprise. Il a choisi d’investir massivement dans des formations autour d’Internet. De nouvelles pratiques issues du web ont permis de décloisonner l’entreprise et ont modifié la communication à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise. Ses collaborateurs ont changé de postures et sont devenus des intrapreneurs pour le bonheur de tous.

Des valeurs hautes : Bonheur, épanouissement, amour…

Oser le bonheur en entreprise pour Thierry Gaillard, c’est aller plus loin que miser sur le bien-être. Demain, les entreprises qui auront fait cette transition attireront les meilleurs profils de collaborateurs et feront sans doute la différence en termes de résultats financiers.
Néanmoins, la politique du bonheur au travail est longue à mettre en place surtout lorsque les actionnaires ne souhaitent qu’une seule chose : la maximisation de la rentabilité pour le trimestre prochain.

Au final, les entreprises libérées enregistrent moins d’absentéisme et c’est aussi un gain de productivité estimé à 31 %. Le bonheur dans l’entreprise c’est plus d’engagement de la part des salariés qui deviennent les parties prenantes de la réussite de l’entreprise. L’aventure entrepreuneuriale est alors une véritable aventure collective  dans laquelle chacun a sa propre responsabilité.

Pour aller plus loin, Arte proposera le 24 février, à 20h50, un documentaire à ne pas manquer : Le bonheur au travail


Pour finir, il faut oser parler de ces valeurs hautes de bonheur et d’amour dans l’entreprise.  Don’t manage, Love!
La compassion gagne le monde de l’entreprise, ça fait plaisir non ?