13 novembre, Journée mondiale de la Gentillesse.

Annoncé comme ça, en français, ça fait pas rêver.
Il n’y a qu’a faire un tour sur Twitter, vous verrez que sous le hashtag #Gentillesse, les bonnes intentions et les émotions positives sont moins nombreuses à s’afficher, que les tweets énervés.

C’est curieux le rapport que nous avons le mot « gentil ».

Gentil = un peu neuneu ?

Un jour, dans une formation où il fallait se présenter en citant une de ses qualités ; j’ai dit que j’étais gentille. Mon amie, assise à côté de moi, a pouffé de rire. Sans doute parce que ce n’est pas la première qualité dont elle me qualifierait d’emblée. Certains de mes proches pourraient dire que je suis un peu badass sur les bords, mais moi, je me sens gentille. Authentique, juste et bienveillante. Je sais m’affirmer tout en respectant l’autre.

Le problème, c’est qu’on confond parfois la gentillesse avec la serviabilité, la docilité et l’obéissance.
Certains parents disent à leurs enfants : « Sois gentil, range ta chambre » alors que ranger sa chambre n’a pas grand chose à voir avec la gentillesse. Le problème de cette injonction, c’est que  si l’enfant ne range pas sa chambre, il peut croire qu’il est méchant… Et là, c’est le début du sabotage de l’estime de soi…
Tout simplement parce que dans la même phrase on associe l’être (sois gentil) à l’action (range ta chambre)… ce qui n’a pas grand chose à voir, vous en conviendrez !

ça va, vous suivez ?
On évitera donc d’associer comportement à identité dans l’éducation bienveillante. Mais bon, je digresse…

Mais alors, c’est quoi la gentillesse ?

La gentillesse commence par soi-même

Bienveillance, confiance et respect doivent d’abord être dirigés vers nous-même. Nous sommes magnifiques, originaux et uniques et nous devons apprendre à nous sourire, nous écouter, nous féliciter, nous récompenser.
Si nous osons révéler notre propre splendeur, (et à nous accepter tel que nous sommes, dans nos propres limites) nous encourageons les autres à en faire de même.
Bon, je sais, ça fait très blabla New Age et pourtant Audrey a raison, en vieillissant on découvre que nous avons deux mains, l’une pour nous aider nous-même et l’autre pour aider les autres.

Par contre, encore aujourd’hui, la gentillesse envers soi-même pleinement affichée, le contentement de soi peuvent apparaitre comme de l’égocentrisme ou un manque de modestie. Souvenez-vous de la vidéo-montage pour attaquer Mélanie Laurent. Que dire de celui qui l’a réalisé ?

La gentillesse est désintéressée

La gentillesse c’est de l’amour. Le Talmud (livre sacré du judaïsme) dit que la gentillesse est la forme la plus aboutie de la sagesse. Il ne s’agit pas là d’être gentil pour faire plaisir à quelqu’un, ou bien pour atteindre un objectif plus ou moins conscient, la gentillesse est une posture : un sourire, une intention, une main qui aide spontanément et n’attend pas grand chose en retour.
J’ai souvent entendu dire « mon problème, c’est que je suis trop gentil, je me fais toujours avoir ! » ou bien la fameuse maxime : « Trop bon, trop con ! » sauf que ça, ce n’est pas de la gentillesse puisqu’elle se transforme en amertume.
Si vous pensez que vous vous faites avoir, c’est que vous ne savez pas vous respecter vous même. Les gens ne peuvent vous faire que ce que vous les laissez faire. (Hum, je ne sais pas si cette phrase est bien française…)

La gentillesse c’est un don. Sans attente de retour.

 La gentillesse peut être Badass

Être gentil ne veut pas dire tout accepter. C’est aussi savoir se faire respecter tout en restant bienveillant avec les autres. Définir les limites à ne pas franchir.
Rester sympa tout en posant un cadre demande une sacrée dextérité dans la gestion des relations humaines.
Vous remarquerez souvent que celui qui sait dire non au bureau et qui sait expliquer sa position avance plus rapidement et sereinement dans sa carrière que celui (ou celle) qui est prêt à tout accepter. « Cessez d’être gentil, soyez vrai » dit Thomas d’Asembourg.

Cela implique aussi d’oser transgresser. Oser tendre la main et prendre des risques alors que plus personne n’est capable de sortir du cadre. Il y a beaucoup d’exemples badass lors de la seconde guerre mondiale. Je crois bien  que c’est cette gentillesse badass qui est à la source de toutes ces vies sauvées.

Alors quel genre de gentil êtes vous ? Gentil New Age ou Gentil Badass ? En attendant vos commentaires, je vous souhaite une bonne journée de la gentillesse :-) Souriez, complimentez, échangez, positivez ! Kindness is beautiful !