Hier soir, pour la première fois, je suis allée à une conférence organisée par l’INREES et les éditions Belfond. J’ai profité des vacances de ChériChou chez sa mamie pour m’octroyer ce petit plaisir. Quel bonheur de pouvoir faire des choses qui me font vibrer ! Maman solo la semaine, j’ai très peu de temps pour moi habituellement, alors là, j’en profite à 200%. Je rentre tard tous les soirs !

Donc, pour en revenir au sujet, ma journée avait commencé par la lecture (fortuite) d’un article très bien écrit et qui parle extrêmement bien de la compassion sans vraiment la nommer. Je vous invite à le lire ici.Le soir venu, je suis allée au centre universitaire de Malesherbes et je me suis installée dans le grand amphi-théatre qui était plein à craquer. Nous étions près de 500, soit 1000 oreilles venues écouter un tout petit bout de femme : Karen Armstrong.
Je l’ai précédemment croisé dans les toilettes pour dames et elle m’a souri avec une présence énorme. C’est ce genre de personnes charismatiques qui sont dans l’Ici et  le Maintenant 24/24h même quand ils font une halte pipi.
J’ai encore du boulot.

Karen Armstrong est britannique et a eu plusieurs vies incroyables. Tout d’abord religieuse, elle a fini par quitter les ordres parce la discipline austère était très dure physiquement et psychologiquement. Elle a ensuite tenté une carrière d’enseignante en littérature. Nouvel échec. Puis la télévision britannique l’embaucha pour présenter une émission de reportages dans laquelle elle était toujours très acide et sarcastique avec les sujets religieux. Puis, un reportage sur Jérusalem a semé la graine de la transformation de son ego. Elle s’est alors mise à écrire sur les religions et leur histoire, cherchant les points communs : La compassion.

Karen Armstrong est donc venue nous parler de compassion. Pas de pitié, ou d’amour, mais bien de compassion, c’est à dire exactement ce que décrit Edwige dans son article que j’ai mis en lien plus haut. Regarder l’autre sans jugement avec bienveillance. Soulager la souffrance que nous rencontrons autour de nous sans espérer de retour.

Et Karen nous alerte.

Il faut dès à présent changer notre comportement et notre regard sur l’Autre pour transformer le monde. En continuant dans la voie actuelle, il risque de devenir invivable parce que nous sommes tous interdépendants. Interconnectés économiquement, géo-politiquement, financièrement… Une guerre au Mali a des répercussions à Paris, à Londres… nous ne pouvons plus fermer les yeux.
Toutes les actions ont des conséquences. La colère et la douleur  ne viennent pas de nulle part mais sont issues du passé et se répètent à travers les âges parce que nous ne savons pas changer notre regard.

La violence engendre la violence et si le nazisme a pu se frayer un chemin, c’est parce qu’il existait déjà un fond d’antisémitisme plus ancien en Europe. Aujourd’hui c’est vrai, il nous manque des modèle viables de compassion à l’échelle des Nations.
Pourtant, Karen Armstrong se démène. En 2008, elle propose de travailler sur une charte de la Compassion qui aujourd’hui rassemble les plus grands penseurs des 6 grands courants religieux mais également de grandes entreprises comme Microsoft ou Starbuck.

Dans la même thématique, le projet s’étend aux villes qui peuvent devenir des villes compatissantes car elles respectent un certain nombre d’engagements. Le but étant de re-serrer les liens entre les humains, mais également entre les villes de pays différents via un jumelage.

Aujourd’hui, il y a une quinzaine de villes dans le monde qui sont des « villes compatissantes » et près de 80 travaillent activement à le devenir. Parmi toutes ces villes, aucune n’est française. En Europe, il est également intéressant de constater que seuls les Pays Bas participent au projet.

Alors, il y a donc du boulot pour nous autres français.
Je vais donc commencer par signer la Charte.
Vous pouvez vous aussi le faire ici et surtout ensuite agir en changeant votre regard.
Se poser la question : Qu’est ce que je vais pouvoir faire pour les autres aujourd’hui ?
Et surtout agir.