Ca fait un moment que j’entends par ci, par là des choses diverses et variées sur le lait et les produits laitiers… Beaucoup plus souvent négatives que positives, vous vous en doutez. On note toujours plus de cas d’allergies chez les enfants comme chez les adultes, des cas d’intolérance et d’indigestion à priori dus au lait et aux produits laitiers. La consommation de lait liquide est en baisse, alors que la production est en excédent…

Il paraît que la dénaturation de la matière première en serait la cause.

Le constat d’aujourd’hui, fait par Véronique Richez-Lerouge dans son livre « La vache qui pleure ! » (éd. Nouveau Monde) est que le lait de consommation courante n’a plus rien à voir avec celui que buvaient les générations précédentes. Cette boisson noble représente beaucoup de choses dans notre inconscient collectif : le lien avec la mère, l’enfance, le lien entre la nature et l’homme, un symbole de la création, d’abondance, de fertilité, son rôle nourricier d’origine divine… Le lait est consommé par les humains depuis avant J.-C. et considéré comme l’aliment central aux pouvoirs de guérison de nombreux maux. C’est pour tout cela que nous avons tant de mal à imaginer que ce liquide précieux, cette nourriture au-dessus de toutes les nourritures, puisse être autant dénaturé que ce que l’on dit.

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Le lait, de quoi et comment est-il « fait »?

Juste pour rappel, le lait contient presque 90% d’eau et les autres 10% sont constitués de protéines (caséines, lactoglobulines, lactalbumines, immunoglobulines, enzymes, etc.), de lipides, de glucides (lactose, glucose, galactose), de minéraux (dont le calcium) et de vitamines (A, D principalement).

Une fois qu’il est sorti du pis de la vache il subit de nombreux traitements.

D’abord le lait est stocké dans une grande cuve réfrigérée à 4C°. Il est ensuite acheminé très rapidement dans un camion-citerne isotherme de la ferme à la laiterie. Là, il subit la pasteurisation, chauffé à plus de 72C° pendant 15 secondes. Puis, le lait est placé dans l’écrémeuse, une machine qui tourne à toute vitesse et permet de séparer la crème du lait. En fonction du lait souhaité (entier, demi-écrémé ou écrémé) une quantité de crème est re-mélangée au lait. Puis, vient l’étape de l’homogénéisation et de la stérilisation UHT (ultra haute température) pendant laquelle il est chauffé quelques secondes à plus de 140C°. Et enfin, le lait est conditionné et acheminé vers les points de vente.

Lait Conservation
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Plusieurs types de pasteurisation et de stérilisation existent. Ils permettent de le conserver plus ou moins longtemps et de préserver chacune à son échelle, son goût, ses vitamines et sa flore microbienne utile. Mais même le chauffage à une température inférieure à 100C° altère le potentiel nutritionnel du produit. Le chauffage à 140C°, lui, tue tous les germes nocifs mais aussi ce qui serait intéressant pour notre santé.

Toujours en poursuivant la lecture de « La vache qui pleure ! » on constate définitivement que le chauffage (brutal) vide le liquide de ses qualités principales notamment de ses micro-organismes vivants (bactéries, levures, moisissures, microbes, etc.), de sa microflore et d’une partie de ses protéines les plus thermosensibles, ainsi que des enzymes considérées comme essentielles dans le fonctionnement du système digestif.

Résultat : le lait mort, inerte devient indigeste.

Sa composition physico-chimique est modifiée, tout comme son rôle fonctionnel dans notre organisme  Et ce lait là constitue 95% des rayons des hypermarchés. Pire, c’est aussi ce lait qui devient la matière première (tout aussi inerte et sans vie) pour la fabrication d’autres produits laitiers, fromages notamment.

Lors de l’écrémage (dite standardisation) le lait perd en matière grasse qui est récupérée pour des buts plus lucratifs. Lors de l’homogénéisation la matière grasse est carrément éclatée. Les molécules de gras sont pulvérisées en micelles, nanoglobules passant directement dans la lymphe et le sang sans être digérées dans l’intestin. On soupçonne ces molécules modifiées de favoriser le mauvais cholestérol dans l’organisme. Le gras déstructuré contribuerait également à l’obésité.

Les protéines du lait sont standardisées et détournées à leur tour à des fins plus lucratives que la consommation pure et dure.

 

« Le lait est comme un jeu de Lego vivant au sein duquel chaque pièce

est contributive d’une construction. La logique voudrait que si l’on détériore

ou l’on retire l’une d’entre elles, l’édifice s’écroule ».

 

Le lait en kit dangereux pour la santé ?

Vous avez compris, le lait est mis en kit… C’est une manne pour les transformateurs dont le profit ne fait que grandir avec toutes les utilisations possibles des composants du lait. Juste pour l’exemple, la protéine principale du lait, la caséine, est utilisée dans les énergies renouvelables, en tant que colle, dans la papeterie, la peinture, la clarification des vins et même la métallurgie !

La production augmente, le lait s’appauvrit pour le consommateur mais se met « en 4 » pour l’agronomie et l’industrie avec ses composants à forte valeur ajoutée.

La fonctionnalité physiologique du produit modifiée détériore son potentiel nutritif avec des conséquences sur notre santé.

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Le lait transformé que l’on trouve en vente partout est en partie à l’origine des mécanismes de vieillissement de l’organisme, du dysfonctionnement du métabolisme des cellules, maladies cardiovasculaires et neuro-dégénératives, maladies chroniques comme le diabète, l’athérosclérose, la maladie de Parkinson et d’Alzheimer. Les procédés de conservation thermiques sont également responsables d’un nombre de réactions allergiques toujours en hausse.

Les normes hygiénistes sévères, mises en place au départ pour préserver la sécurité sanitaire sont devenues le moyen de satisfaire l’appétit commercial de l’industrie agro-alimentaire. Le quantitatif a pris le dessus sur le qualitatif.

Qu’en disent les éleveurs et les laitiers ?
Pour la plupart, ils ont jeté l’éponge, après avoir essayé de lutter contre ce massacre de l’équilibre microbien du lait. La législation et les sanctions drastiques suite à d’innombrables contrôles ont gagné la partie.

Ces raisons hygiénistes sont en partie la cause de nombreuses maladies : l’environnement «trop propre » influe de façon négative sur le bon développement du système immunitaire.

Le lait cru serait la solution ?

Le lait cru perçu comme dangereux, interdit partout, déconseillé aux femmes enceintes et aux enfants, est pourtant réhabilité par les scientifiques qui le considèrent comme le pilier de l’alimentation et de la construction de notre système immunitaire. Ce breuvage est plein de propriétés et vertus. Selon des études citées dans le livre, la consommation régulière du lait cru chez l’enfant à naître et en bas âge, mais aussi chez l’adulte, a un effet protecteur contre les maladies allergiques, l’asthme et les maladies chroniques des voies respiratoires. Les rhinopharyngites et autres otites à répétition chez les enfants, ainsi que la dermatite atopique, pourraient être soignées avec le retour au lait cru. Pour ma part, j’ai goûté le lait cru de la marque Gaborit (cf. photo), je fais le test, mais déjà gustativement parlant il n’y a pas photo comme on dit.

lait cru Gaborit
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La consommation du lait cru, du beurre, des yaourts, des fromages de la ferme et la diversification alimentaire précoce sont des réponses immunitaires de régulation. La « biodiversité » est donc ce qu’il y a de plus important parmi ce qui ressort des dernières études scientifiques menées en matière de protection contre les allergies et pour un système immunitaire solide.

L’intestin est devenu paresseux avec la consommation de produits laitiers morts, le lait cru est donc conseillé pour sa rééducation. Il est également préconisé en cas de grosse fatigue, d’hypertension, et même d’intolérance au lactose.

Au lieu d’inventer de nouveaux produits palliatifs (lait sans lactose, laits végétaux qui ne sont pas plus vivants…) à fort potentiel commercial, il faudrait poser un regard critique sur les conséquences de la dénaturation du lait et penser au retour au naturel. Difficile compte tenu de la puissance des lobbies agricoles, céréaliers avec la course à la rentabilité des multinationales laitières.

Vous pourrez en savoir davantage sur le lait qu’on nous vend dans les supermarchés, avec ce livre certes militant « La vache qui pleure ! », mais aussi très informatif et factuel écrit par une journaliste spécialisée, qui s’investit depuis une quinzaine d’années dans la sauvegarde des vrais produits laitiers respectueux de la santé humaine.

 
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Opération de transparence et de séduction

Face à cet état des lieux peu réjouissant, la Journée Mondiale du Lait aua lieu le 1 juin comme tous les ans depuis 2001.

Elle est mise en place par L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). L’objectif de cette journée est de faire connaître toutes les facettes du lait : les produits et leurs qualités, les modes de production et de conservation, l’organisation de l’industrie et de la filière laitière, les atouts nutritionnels, l’importance dans l’économie locale, la consommation, etc.  Bref, tout ce dont on parlé ci-dessus en fait.

lait logo
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Cet événement mobilise en France l’ensemble de la filière : les laiteries, des éleveurs, l’interprofession laitière, des fournisseurs d’emballage, etc… C’est une opération de « transparence » pour la filière laitière compte tenu du contexte national assez difficile avec le ralentissement de la consommation dû au déclin du petit-déjeuner, à l’arrêt des quotas, à la hausse des importations et aussi à une image du lait de plus en plus contestée.

C’est aussi une opération « séduction ». L’industrie française du lait assure fournir au consommateur un produit de haute qualité, tracé, strictement contrôlé, un lait d’exception, « 100% naturel ». Elle est également une source d’activités locales (24000 emplois en régions) et se dit au maximum respectueuse de l’environnement, attentive aux attentes des consommateurs…

Des manifestations et des animations ludiques et pédagogiques à destination des professionnels mais aussi du grand public (enfants y compris) seront donc organisées : des expositions, des conférences-débats, des distributions de produits laitiers et également des portes ouvertes.

lait journee mondiale du lat
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Du 21 mai au 11 juin 2016, 9 laiteries et 8 élevages répartis un peu partout en France ouvrent leurs portes aux consommateurs. De la traite à la mise en bouteille, professionnels des laiteries et élevages informeront les visiteurs sur le lait, sa collecte et son conditionnement. Des ateliers, des concours, des dégustations seront proposés.

Le lait se fait également l’objet d’une campagne de communication à la télévision et sur les réseaux sociaux du 17 mai au 5 juin (avec une reprise en septembre). Une vraie mobilisation pour la transparence, l’information, la séduction… la réhabilitation ?

Si la question du lait vous intéresse, n’hésitez pas à aller à ces journées de portes ouvertes, de participer à des ateliers, débats. Faites votre propre opinion sur ce thème sensible. Posez vos questions aux éleveurs et aux professionnels des laiteries. Sauront-ils, voudront-ils répondre à vos questions ?

N’hésitez pas a venir partager vos réflexions avec nous. Cela nous intéresse fortement.

Avec la prise de conscience globale sur notre façon de nous alimenter, le désir du retour à la nature, le respect du vivant, on peut certainement faire rimer progrès, modernité et prospérité. Des produits naturels, vivants, avec le minimum de traitement c’est possible. A nous tous de savoir quoi boire ;) En pleine conscience !

La vache qui pleure !
Retour au lait naturel, une question de santé
Véronique Richez-Lerouge
Editions Nouveau Monde
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