Savoir écouter les signes

Depuis plusieurs jours je ne cesse de lire ici ou là, qu’il faut savoir être attentif à la vie, qu’il faut savoir lire les « signes » dans notre quotidien. Je le sais depuis longtemps mais parfois, comme tout le monde, je ne suis plus présente à moi-même, accaparée par les soucis.

Nous pouvons avoir tendance à être un peu trop dans le passé ou dans l’avenir et lorsqu’il nous arrive d’être dans le présent, nous sommes en pilotage automatique. Difficile d’être humain. C’est un vrai apprentissage de devenir plus conscient.

Et lorsque nous sommes pleinement présents, la vie peut nous offrir de jolis messages qui nous transfigurent. Voici, le récit d’un petit signe que j’ai reçu ce matin. Bien sûr, l’interprétation que j’en fais n’engage que moi, et correspond à mon contexte personnel.

Un bras trop court

J’habite en région parisienne et je me déplace en transport en commun pour aller travailler, comme des milliers de franciliens. Je venais de faire mon exercice quotidien de sophro dans le RER comme d’autres pianotent sur leur smartphone. Cet exercice me permet de m’ancrer, de me recentrer, d’être plus présente à moi-même.

Dehors, il pleut.  J’ouvre mon parapluie en marchant à toute allure sur l’unique trottoir de la rue. Depuis plusieurs mois, des travaux rendent la circulation difficile pour les piétons, un trottoir est condamné et l’autre est bordé de cabanes de rangement pour les outils des travailleurs du chantier. Circuler à double sens sur ce trottoir est compliqué, surtout par temps de pluie. Lorsque j’arrive à l’endroit ou il y a une cabane de rangement, je me rend compte que je ne pourrai pas passer avec mon parapluie. Personne ne veut s’arrêter de marcher pour me laisser passer avec mon parapluie. Normal.

Alors, je lève le bras et je me hausse sur la pointe des pieds en regardant mon parapluie ouvert. J’essaye de faire en sorte qu’il passe au dessus de la cabane de chantier et j’essaye d’avancer. Je ne gène pas le sens inverse du flux des piétons mais mon parapluie refuse de dépasser les obstacles. Je suis trop petite ou pas assez grande. En tout cas, j’ai le bras trop court et je n’arriverai pas à avancer comme ça.

Je décide alors de me retourner pour faire marche arrière et avoir la place de fermer mon parapluie. Mais quelqu’un derrière moi, me dit : « Donnez moi votre parapluie »
Je me retourne, c’est un jogger. Il est plus grand que moi. Il se saisit de mon parapluie, le fait passer facilement au dessus de la cabane en le maintenant au dessus de ma tête et me le rend après que nous ayons dépassé le passage exigüe. Je souris largement. Je suis à la fois surprise et pleine de reconnaissance. Je le remercie et je me sens illuminée toute la matinée avec cette pensée étonnante.

« Même si tu as la sensation de ne pas avoir le bras « assez long » pour dépasser les obstacles, il y aura toujours quelqu’un qui l’aura pour toi et qui proposera de t’aider spontanément. Aie confiance en la vie ! »