Entraîner son intelligence émotionnelle

Il y a quelques temps, j’ai découvert un logiciel baptisé FaceTale qui entraine le joueur à reconnaître les émotions : Colère, joie, peur, honte, dégoût et tristesse. Les 6 émotions primaires.

Différents  visages (féminins, masculins, asiatiques, africains, caucasiens…) apparaissent l’un après l’autre. Vous devez nommer l’émotion que  vous reconnaissez sur le visage. Le logiciel n’est pas d’une originalité folle mais à mesure que vous avancez dans les niveaux, les expressions des visages (qui sont toujours les mêmes hélas) se font de plus en plus furtives.
Ca devient donc plus compliqué de reconnaitre les émotions et ça peut en dire long sur vous.

Dans mon cas, j’ai remarqué  que je reconnaissais très facilement la joie, la colère et la honte. Ce sont des émotions que je ressens assez facilement. Par contre, la grande révélation c’est la reconnaissance de la peur qui est tour à tour assimilée soit à de la colère, soit à de la tristesse. Etonnant !
Je me suis donc interrogée  sur la peur en générale. Est ce une émotion que je connais réellement ? Quand ai-je eu peur pour la dernière fois ?
Difficile de trouver une réponse. Rien ne venait. Alors je me suis dit : Je n’ai peur de rien.
Mais bien-sûr !

Je ne vous ai pas dit, je suis Wonder-Woman, aussi…

En réalité, la peur était bien là, récupérée et transformée en une autre émotion : La Colère (la bonne colère, celle qui fait dépasser les obstacles : le courage) ou la tristesse.

Mon fils de 2 ans m’a mis la puce à l’oreille dès lors qu’on a travaillé ensemble à reconnaitre les émotions. Pour moi, il est important qu’il puisse reconnaître très tôt ses émotions car cela nous permet de pouvoir désamorcer assez vite un conflit. La première émotion qu’il a exprimée, reconnue et mimée est la peur, celle là même qui me faisait cruellement défaut. Que ChériChou soit né avec un seul rein (siège de la peur en médecine chinoise) n’est peut être pas un hasard. Première grosse claque.

Puis plus tard, en thérapie je me suis rendue compte que j’étais truffée de peurs. Ca me fait tout bizarre de l’écrire d’ailleurs parce que pour moi, la peur est associée à la faiblesse et dans ma famille, il n’y a pas moyen d’être faible, on est des costauds !

Ces peurs m’empêchaient de vivre ma vie. Elles étaient impossibles à atteindre jusqu’alors puisque je m’interdisais l’accès à cette émotion. Je n’avais aucune conscience de son existence et si jamais on émettait l’hypothèse que je puisse avoir peur, alors là… Colère…
Elles ont donc pris des formes étranges, se sont exprimées par des travers comportementaux : évitement, tabagisme, repli, autopunition, eczéma…

J’ai compris depuis que la peur est une émotion comme les autres. Tout le monde l’éprouve. Ce n’est pas une faiblesse. Elle est saine et nécessaire.
Pendant longtemps, pour moi le mot émotion c’était un gros mot. Pourtant sans émotion, pas d’énergie, pas d’art, pas de vie.
Et maintenant, je comprends mieux pourquoi mon tableau préféré est Le Cri, de Munch.

Le cri Munch
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Et vous, quelle émotion avez-vous du mal à exprimer ?