A l’occasion de leur quarantième anniversaire, les éditions Tissot se sont intéressées au sujet en réalisant un sondage avec OpinionWay, auprès de 1049 personnes âgées de 18 à 50 et plus. Comment la célèbre crise du milieu de vie impacte-t’elle notre vision du travail ?
Les réponses ne sont pas particulièrement surprenantes au regard de ma pratique de coach professionnel et de ma qualité de jeune quadragénaire. Zoom sur les informations pertinentes de cette infographie.
Seul le changement demeure permanent
C’est un peu ce que j’ai l’habitude de dire en coaching. Nous passons notre vie à basculer d’un état à un autre, à évoluer.
La vision qu’un individu a de lui-même et de son environnement évolue avec l’âge.
A 20 ans, il a des attentes plus ou moins précises concernant sa vie professionnelle. L’important pour lui, avant tout, c’est de démarrer sa vie d’adulte, et d’entrer dans le concret. Puis à 30 ans il faut « y arriver », prouver ce dont on est capable, il y a comme une sorte d’urgence à « réussir ».
Puis à 40 ans, l’individu regarde en arrière pour voir le chemin parcouru et prend la mesure de la somme des expériences engrangées. C’est l’heure du bilan de compétences et des remises en question.
Ces 3 grandes premières étapes de la vie ont été décrites par un coach américain, Frederic M. HUDSON dans son livre « The Adult Years » : Mastering the art of Self Renewal. Il a détaillé les problématiques rencontrées par chaque tranche d’âge.
La fameuse crise de la quarantaine peut survenir à 35 ans ou beaucoup plus tard à 45 ans, mais une chose est sûre : elle survient et peut venir bousculer l’environnement professionnel (mais aussi la vie personnelle !).
Selon l’enquête des Editions Tissot réalisée par OpinionWay, 77% des sondés disent que vers 40 ans, le rapport au travail change. D’ailleurs les 18-24 ans en sont encore plus convaincus que les autres, car ils sont 83% à le penser, comme si après avoir dépasser l’urgence de devoir trouver et conserver un job, ils savent déjà que leur rapport au travail sera beaucoup plus distancié, lorsqu’ils auront atteint la quarantaine.
Bien-être au travail et importance de la vie personnelle
Comment ce rapport change t’il ?
35% salariés répondent qu’à 40 ans, l’individu donne plus d’importance à sa vie privée et ils sont 41% à l’affirmer dans la tranche des 35-49 ans, pris dans la tourmente de la « crise de la quarantaine ».
30% répondent que le salarié quarantenaire est plus sensible à son environnement de travail et au bien-être et 30 % estiment que l’expérience lui permet d’éviter certaines erreurs, l’expérience commence enfin à payer !
Certains diront que le changement de cette relation au travail s’exprime aussi par une envie de reconversion (20%), une démotivation (20%) ou une assertivité accrue (19%).
Pour faire face à ce changement de vision dans sa relation au travail, les actions à mettre en place pour le quadra serait de :
- se former pour monter en compétence (26%)
- travailler dans une entreprise qui prend en compte ses nouvelles attentes (24%)
- s’affirmer d’avantage (24%)
- se reconvertir (22%)
- effectuer un bilan de compétence (18%)
- faire preuve davantage de psychologie (15%)
- ne plus faire de concessions (13%)
- utiliser des méthodes de développement personnel (PNL, Analyse transactionnelle) (7%)
- ne rien faire (7%)
Dans les solutions proposées ici, il est étonnant de voir que « S’affirmer Davantage » et « Ne plus faire de concessions » ne sont pas réunis sous la même bannière alors que l’on parle de la même chose : l’assertivité.
Si on cumule les chiffres, 37% des répondants pensent donc qu’ils auraient besoin de développer leur assertivité à 40 ans.
L’ennui, symbole d’une vie professionnelle ratée
Rien de plus mortel que de n’avoir rien à faire au travail !
Mais « s’ennuyer » veut-il dire n’avoir rien à faire ou bien ce verbe évoque-t’-il des tâches répétitives qui, parce qu’elles sont maîtrisées par le salarié, sont accomplies machinalement ?
En tout cas, 49% des salariés sondés disent que s’ennuyer dans son métier est le symbole d’une vie professionnelle gâchée.
Pour les salariés interrogés, on a vraiment raté sa vie professionnelle si on a un emploi ennuyant, sans perspectives d’évolution et avec niveau de stress quotidien important…On retrouve ici encore le besoin de bien-être, de sens et d’utilité au travail.
Car, on a tous besoin de connaitre « le Flow » au travail pour avoir une vie professionnelle enrichissante et intellectuellement stimulante.
Le flow c’est quoi au juste ?
Une tâche suffisamment complexe et intéressante qui nous demande de développer nos capacités pour atteindre un objectif clair et défini. Lorsque l’on travaille à réaliser cette tâche, on est pleinement concentré et absorbé par notre travail et nous pouvons expérimenter l’état de flow, un moment de kif professionnel intense qui nous permet de renforcer l’estime de soi, tout en accomplissement notre travail. Le pied !
Gros salaire = Signe de réussite ?
L’enquête ne répond pas réellement à la question mais donne des indications intéressantes sur la notion d’échec.
Alors que Jacques Séguéla dit qu’on a raté sa vie à 50 ans, si on n’a pas sa rollex, ils ne sont que 11% à juger qu’on a échoué si on gagne moins que son entourage. Il semble que la détention d’une rollex ne soit pas aussi importante en fin de compte, n’en déplaise à Jacques. Néanmoins, 13% des répondants estiment qu’on peut se considérer en échec si on est pas propriétaire à 40 ans.
Mais là encore, je vais jouer sur les mots, vous en connaissez beaucoup des quadra propriétaires ? Moi, je ne connais que des accédants à la propriété, pour les plus chanceux…
Rater sa vie professionnelle, pour les salariés interrogés ne se situe pas sur le résultat du travail (ce qu’on obtient : le salaire, les avantages) mais plutôt sur l’expérience du travail. On veut avoir une expérience enrichissante et stimulante pour progresser et se développer au travail. Et c’est bien légitime puisque nous y passons 70% de notre temps.
Et vous, vous en êtes ou dans votre vie professionnelle ?
Envie de reconversion ou de faire le point pour un nouveau départ, n’hésitez pas à consulter un coach…
Pour en savoir plus sur cette enquête, je vous invite à consulter les résultats détaillés sur leur page.
J’aurais pas cru que la crise de la quarantaine était une étape obligatoire. La question est comment sait on qu’on est en crise ? J’ai dépassé la quarantaine et j’ai toujours l’impression d’avoir la même vision du travail qu’à 20 ans, priorité à ma vie personnelle, même si je suis en pleine reconversion. De là, à appeler ça une crise, je ne sais pas. Rien à voir avec l’adolescence qu’on taxe aussi de crise en tout cas.