Avant j’étais stressée, mais ça, c’était avant.
Non, plus sérieusement, même si je suis formée à de nombreuses techniques de gestion du stress, je ne suis pas complètement à l’abri du « coup de chaud » : ce fameux moment imprévisible qui demande une adaptabilité hors norme et qui fait monter drastiquement la chaleur de la pièce.
Dans cet article, nous allons voir comment nous sommes directement responsable de notre stress via nos perceptions.
Rappelons le, la réponse au stress c’est ce malaise que nous ressentons lorsque nous nous trouvons dans une situation nouvelle et que nos ressources pour y faire face ne sont pas suffisantes. Conflits, frustrations, nouveautés, traumatismes, etc…
Vous avez sans doute pu le remarquer vous même, parfois il y a vraiment des journées où « ça veut pas ». Comme si, tout l’univers conspirait à notre échec. Personnellement, j’ai remarqué que lorsque je collectionnais ce genre de situations désagréables, il était temps pour moi de changer de chemin, de contexte, de stratégie.
Cela dit, ce n’est pas toujours possible, et il nous faut un certain nombre de signes pour le comprendre :
Exemple d’un début de Journée-type d’une working mum :
– Tâche sur le chemisier « tout propre » avec le biberon de mini-junior – Début de l’agacement : « C’est toujours pareil ! dès que je m’habille bien, je me tâche (où bébé me tâche) ! »
– Junior refuse de s’habiller tout seul et hurle en boucle qu’il ne peut pas le faire – On hurle à notre tour que : « Tu es grand maintenant, tu devrais pouvoir t’habiller tout seul » Et on l’habille avec énervement.
– Course de poussette crèche -> école
– Prise d’otage par la maîtresse qui veut absolument nous parler de junior mais on a pas trop le temps, là : « Est ce que Junior s’habille tout seul à la maison ? Parce qu’après la sieste il n’arrive pas à mettre son pantalon »
– On court pour prendre le bus et on le rate
– Arrivée sur le Quai du RER, il a 20 minutes de retard
– Arrivée au bureau, en sueur, énervée et en retard, la réunion de kick off est commencée : « Désolée, mon fils m’a encore fait une crise et Il y avait une panne de RER »
… Et la journée continue … Imaginez dans quel état, cette working mum termine sa journée ?
Selon la capacité de gestion du stress de l’individu, ces situations produisent des tensions corporelles, émotionnelles et peuvent modifier négativement le comportement. En réalité, nous sommes complètement responsables de la manière dont nous percevons et vivons ces situations. Aucune situation n’est réellement négative, elle offre à l’individu qui la vit, l’opportunité de transformer son regard et sa vie.
Il y a très longtemps, je suis allée à l’enterrement d’une personne qui avait souffert très longuement d’un cancer, sa femme l’avait accompagné durant toute cette traversée, de la santé à la mort. En ma présence, quelqu’un lui a dit des mots qui sont restés très longtemps en « flottaison » en moi.
– « Il t’a fait un cadeau immense »
Elle a reçu ces mots comme une vérité. J’étais encore jeune et je ne comprenais pas qu’on puisse lui dire un truc pareil. Et pourtant, elle acceptait ces mots parce que cette expérience l’avait transformée. J’ai compris à partir de ce moment là que nous n’étions pas uniquement passif face aux évènements traumatisants qui ne manqueront pas de survenir dans nos vies. Nous pouvons également être dans l’action en adaptant notre posture, en lâchant prise sur les évènements incontrôlables.
Comme dirait l’autre, tout ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort.
Ainsi, on peut revoir le début de journée de notre working Mum en version positive :
– Tâche sur le chemisier : On a plein d’autres vêtements dans lesquels on se sent belle et bien. Il n’y a qu’a choisir!
– Junior ne veut pas s’habiller tout seul ? On l’aide dans la bienveillance, ce n’est pas aujourd’hui qu’il deviendra autonome. Peut-être qu’il faut tenter une autre stratégie organisationnelle : se lever plus tôt et prendre plus de temps avec lui afin de lui apprendre à se préparer tout seul
– Course crèche-> école : Le point positif c’est qu’on fait du sport
– La maîtresse s’intéresse à notre enfant, c’est formidable, accordez-lui ce temps. Rien n’a plus d’importance que nos enfants, après tout.
– Le bus : On respire et attend le prochain, on peut aussi marcher jusqu’à la gare si la distance est raisonnable. Ou bien on regarde l’état des réseaux RER sur son smartphone auquel cas on adapte son trajet.
– RER en retard ? Il est en retard pour tout le monde et pas seulement pour nous. Félicitons-nous d’avoir pris ces 5 minutes avec la maîtresse.
– Kick Off : On s’excuse et intégre la réunion avec humour. Ca arrive à tout le monde et d’ailleurs on n’est pas la seule à être en retard.
Pour gérer au mieux votre stress, il faut adapter la bonne stratégie face à la situation rencontrée. Certaines stratégies sont parfaitement adaptées et efficaces, d’autres ne le sont pas, pire elles amplifient le malaise. Dans le tableau ci-dessous, vous trouverez les comportements à adopter selon la contrôlabilité de la situation.
Ainsi, lorsque nous n’avons pas de possibilités de contrôle sur une situation, mieux vaut lâcher prise comme dans le cas du bus que l’on vient de rater. Inutile de se plaindre, ou de s’en prendre mentalement au conducteur de bus qui nous a peut être aperçu courir dans son rétroviseur.
Dans le cas, de Junior qui hurle qu’il ne peut pas s’habiller tout seul, inutile de le blâmer, de lui reprocher d’être un enfant, ce n’est pas à lui de trouver des solutions à ses difficultés dans son apprentissage de l’autonomie.
En continuant d’appliquer des stratégies inefficaces, on amplifie notre malaise et on profite des effets néfastes du stress sur notre santé. Pour éviter cela, le premier pas est de prendre conscience que nous sommes responsable de notre perception de la réalité. Nous pouvons agir sur les situations stressantes en choisissant la meilleure stratégie : Fuir ou Combattre. Lâcher-prise ou Agir.
N’hésitez pas à partager cet article :-)
A lire bientôt, mes astuces perso pour bien gérer le stress.
Bonjour et bravo pour votre blog !
En tant que père nouvelle génération multi-tâche travail-couches, cet article me touche beaucoup ! Les journées passent à une vitesse folle, et il est facile de se laisser entraîner dans le stress et la négativité… Et lorsque je deviens trop dur avec mon petit par manque de patience, eh bien ce sont justement ces principes dont vous parlez que j’essaie d’appliquer, pour renverser la situation vers une spirale plus vertueuse : il est encore trop petit pour faire ce que je lui demande, pour comprendre l’importance de ne pas faire ci ou pas faire ça… ou encore « est-ce vraiment si important qu’il fasse cette chose que je lui demande ? ». Une approche positive, marquée par le respect, permet de relativiser et d’être plus heureux !
Merci,
Julien
Merci pour votre commentaire Julien.
Moi aussi, j’essaye d’être au maximum positive dans ma parentalité mais ce n’est pas évident tous les jours parce que nous-mêmes, n’avons pas été élevé comme ça. Résultat ça nous demande des efforts et une vigilance importante quant à notre propre comportement.
Cette année, mon fils à une maitresse qui pratique la pédagogie positive (et peut-être même la process-com !) je vois clairement la différence sur le comportement de mon fils.
Par exemple, à table il ne dit plus :
– J’aime pas, j’en veux plus !
mais plutôt :
– Ils sont très bons tes légumes maman mais j’en ai mangé assez. Est ce que je peux avoir du fromage maman, s’il te plait ?
Et ben du coup, ça apaise les diners :-)