La semaine dernière je vous présentais mes bons voeux pour 2015 en vous disant que des évènements imprévus ne manqueraient pas de se présenter dans nos vies au cours de cette année. Je vous disais aussi que seule notre perception des choses ferait la différence quant à la couleur de notre année.
J’étais loin d’imaginer que ces « évènements imprévus » allaient être collectifs.
La semaine a été particulièrement éprouvante pour moi, émotionnellement. Je ne m’étendrais pas sur le sujet, je ne suis pas très douée pour ça. J’ai mon petit coté schizoïde, moi aussi :-).
Mais ce que je peux vous dire c’est que comme beaucoup d’entre vous, j’ai été choquée par les horreurs perpétrées. J’ai suivi la chasse à l’homme avec les médias et twitter, j’ai été contaminée par l’angoisse de mes proches qui trouvent insupportable que je travaille et vive à proximité (toute relative : moins de 10 km) des lieux des attentats et je suis déçue par la récupération politique et marketing de #JeSuisCharlie.
Des gens ont été assassinés et rien ne justifie ça.
J’ai attendu d’être un peu moins dans l’émotion pour reprendre mon clavier et je me suis posée la question suivante : Que pouvons nous faire individuellement pour avancer sur le chemin de la résilience ?
1. Eteindre la télé, la radio, filtrer les réseaux sociaux
Avez-vous vu la manière dont les faits ont été traitées par les chaines d’information en continu ? Beaucoup d’hypothèses, de suppositions et dans la lenteur de la négociation avec le preneur d’otage, les journalistes TV ont redoublé d’ingéniosité pour obtenir des interviews « inédites » de voisins, de témoins oculaires. Une vraie course au sensationnel anxyogène et dangereuse (pour les otages notamment).
Aujourd’hui, ça continue. C’est la surcharge d’informations.
Le problème avec les informations en continu, c’est que c’est fortement addictif. On espère tous une solution. Tout le monde y va de son point de vue et pendant que vous êtes en train de vous nourrir des horreurs du monde, vous ne vivez pas votre vie, vous n’êtes pas dans le présent avec vos proches en train de vivre des choses positives, en train de vous réaliser. Il y a des personnes dans le monde qui vivent dans des contextes infiniment plus catastrophiques et qui choisissent de vivre le positif. C’est pourquoi j’ai choisi d’éteindre ma télé et de me concentrer sur ce qui va bien, sur la réalisation de mes projets.
2. Se concentrer sur le positif
Je vais bien. Ma famille va bien. J’ai le droit de m’exprimer sur mon blog, alors que ce n’est pas le cas pour d’autres blogueurs dans d’autres pays du monde (Cf Arabie Saoudite). Merci.
Je me concentre sur le présent, je ne me laisse pas déborder par cette atmosphère délétère qui nous laisse figer dans l’émotion : colère ou peur. J’ai le choix de mon comportement, je me recentre sur ce qui est important tout en restant conscient du contexte de changement dans lequel je me trouve.
Il est difficile de prévoir ce qu’il ressortira de positif de ces évènements traumatiques mais j’ai pu voir un rassemblement spontané de la population mercredi soir en dehors de toutes couleurs politiques, de toutes religions. Et ça c’était chouette.
Nous étions justes des humains rassemblés contre la barbarie. Cette unicité est positive.
D’autre part, J’ai la sensation que les personnes sont plus présentes aux autres et à eux-mêmes. Dans les transports, je trouve que les gens sont beaucoup moins rivés sur leurs smartphones. Les gens se regardent. Plus de connexion entre nous, c’est positif.
3. S’entrainer à la compassion avec Karen Armstrong
Karen Armstrong est une ancienne religieuse qui a quitté les ordres pour devenir, après une vie professionnelle bien remplie, un auteur expert en religion. J’avais assisté à l’une de ses conférences à l’Inrees en 2013 et vous pouvez retrouver l’article ici.
Les religions ne parlent que d’une seule chose, de compassion.
Pratiquer la compassion devient une urgence, maintenant.
Elle a écrit un livre sur la question, en voici la présentation par Fabrice Midal, des éditions Belfond :
Pour en savoir plus, voici une vidéo suite à son passage à l’INREES :
Pour finir, je ré-édite mes voeux pour 2015. Je nous souhaite vraiment d’emprunter le chemin de la compassion dont nous parle Karen Armstrong.
Paix & compassion.
Bonjour,
J’ai coupé la TV il y a déjà plus d’un an, et mes recherches m’ont amené à Karen Armstrong. C’est une bonne voie. D’autres choses existent et vont dans le même sens. La compassion est l’effet levier dont nous avons besoin.