Objets connectés, quantified Self ou wearable…
L’année dernière à la même époque, Le Figaro disait que 2014 serait l’année de l’internet des objets.
Très innovants et centrés sur l’utilisateur, les objets connectés sont présents à tous les étages : Téléviseur, tracker d’activité, cuillère, pèse personne, casque, tondeuse… Bref on arrête plus le progrès. Pour Noël, les pages shopping des magazines se sont remplies de ces petits (ou gros) objets technologiques et à voir le boom de mon article sur Fitbit sur les jours qui ont suivis le 25 décembre, je crois que le Père Noël s’est mis à la page et a inondé les pieds de vos sapins avec ces cadeaux d’un nouveau genre. Vous verrez, l’année prochaine, nous auront le droit à des pubs avec un père Noël connecté. Sans doute, aura t’il un tracker d’activité lui aussi ?!
Cette révolution des objets connectés n’est pas prête de s’arrêter car chaque mois, de nouvelles start-ups apparaissent sur le marché et commencent à communiquer les promesses d’un produit fini alors qu’il n’en est encore qu’au stade de prototype. C’est fort. Certains n’hésitent pas à le vendre en précommande. Malin pour financer le développement du produit !
Alors que le monde du sport est archi connecté, l’univers de la femme et ses besoins reste à explorer. Bienheureusement! s’est donc intéressé dans cet article aux objets connectés autour de la fertilité. Vous allez voir, certains ne manquent pas d’ingéniosité.
KINDARA : La fertilité connectée
Avant, il y a TRES longtemps, avant l’avènement de la pilule ou de l’anneau contraceptif, il y avait le thermomètre et la feuille de papier millimètrée. Méthode de contraception loin d’être infaillible mais garantie sans hormone de synthèse. Probablement la méthode de contraception de ma mère.
A l’époque, il fallait être une femme courageuse et un peu obsessionnelle pour prendre sa température basale tous les matins et la reporter fidèlement sur un petit carnet pour repérer les zones d’ovulation. On peut dire que ce petit carnet était l’ancêtre du smartphone car maintenant, les choses se sont énormément simplifiées.
Kindara propose une application sur smartphone pour suivre vos cycles tout au long de la journée. Au départ, vous pouvez paramétrer la longueur naturelle de vos cycles (oui, parce que dire qu’un cycle NORMAL dure 28 jours, c’est faux ! Certains sont plus longs, d’autres sont plus courts), et chaque jour, vous pouvez renseigner tout un tas de détails très charmants et féminins concernant votre intimité. Je ne rentre pas plus dans les détails, je ne voudrais pas choquer les hommes qui nous lisent :-).
L’application envoie une alerte 3 fois par jour pour que vous n’oubliiez pas de prendre votre température. Elle calcule toute seule par rapport à vos dernières règles, les jours d’ovulation.
Une application utile certes, mais lorsque l’on a des réveils difficiles comment trouver le courage de reporter les données dans son smartphone ?
Très bonne question et je vous remercie de me l’avoir posée.
KINDARA est en train de travailler sur un thermomètre connecté qui vous permettra de prendre votre température et de communiquer par bluetooth les données à votre smartphone.
Baptisé WINK, le thermomètre connectée est en précommande à 79 $ mais pas encore disponible en France. Ensuite, il sera disponible dans le commerce à 129 $.
TEMP DROP : Le capteur de fertilité pour les paresseuses
Le challengeur de Wink qui va charmer les paresseuses, c’est sans doute Temp Drop. Le petit capteur se colle à même la peau, sous le bras et il prend la température du corps tout seul pendant la nuit, sans même que vous ayez à vous en inquiéter.
Le produit en est encore au stade du prototype et prévoit une commercialisation au printemps 2015 aux Etats-Unis au prix psychologique de 69.99 $. Le capteur est vendu avec 1 boite d’adhésifs qu’il faut sans doute changer tous les jours. Une boite d’adhésifs pour trois mois coûtera 15 $.
BLOOM RING – l’anneau connecté de l’intérieur
Alors là, PRIMA-TEMP va très loin ! et c’est peu de le dire.
En pensant à l’anneau contraceptif, les start-upers ont dû se dire :
– Tiens et si on faisait encore plus fort que tous les autres ?
– What ?
– Ecoute moi bien, bill : Et si….. on mettait un anneau connectée au fond de toutes les matrices qui ont du mal à concevoir ?!
– Wait a minute Chuck ! tu crois vraiment que les femmes voudraient mettre un objet connecté au fond de leur vagin ?!
– Mais oui Barney ! Elles le font déjà avec leur contraception !
– Oh Yes ! Great Idea Chuck !!!
Hum.
Avec ce capteur, rien à faire si ce n’est le placer à l’intérieur. L’engin sera connecté avec votre smartphone pour vous délivrer votre courbe de température. Pour le reste, nous n’en savons pas plus, c’est l’idée la moins aboutie des trois et de mon point de vue, la plus saugrenue.
En guise de conclusion, je dirais que ces trois produits se positionnent sur une problématique majeure pour les femmes : tomber enceinte – bien plus qu’éviter une grossesse par le contrôle de la fertilité. A l’heure ou les perturbateurs endocriniens sont un peu partout dans notre environnement, les américaines auraient-elles plus de difficulté que les françaises à tomber enceinte ?
Les dispositifs me semblent intéressants dans la mesure ou ils permettent de contrôler la fertilité, d’amener l’utilisatrice à une meilleure connaissance de son corps néanmoins une question demeure :
Quid de l’innocuité des ondes sur nos corps ?
Bonjour!
Vous faites bien en effet de questionner l’impact sur la santé de ces produits de plastiques et de ces ondes électromagnétiques en contact direct avec le système reproducteur. Les données scientifiques fiables s’accumulent pour démontrer indéniablement comment les perturbateurs endocriniens affectent entre autres la fertilité.
De plus, la majorité de ces outils n’ont de techno que l’apparence, parce qu’ils ne se basent que sur un seul signe de fertilité (la température) pour prétendument prédire l’ovulation (ce qui est impossible) et utilisent un calcul probabiliste (ce qui n’est pas efficace, ni rassurant) inspiré d’une méthode naturelle désuète (Ogino, le calendrier). Notre expérience nous a démontré que de retirer l’interprétation du cycle au bon jugement des femmes pour laisser une application le faire à sa place risquait de diminuer l’efficacité et la précision, sans tenir assez en compte des particularités propres à chaque femme et à chaque cycle.
Ainsi, prétendre qu’une application peut calculer « toute seule par rapport à vos dernières règles, les jours d’ovulation » n’est pas réaliste et exploite la désolante méconnaissance des femmes envers la fertilité. Il faut savoir que la température ne peut que confirmer que l’ovulation a eu lieu dans le cycle. Chaque cycle est unique. L’ovulation (qui ne dure qu’entre 12 et 24 heures, et jamais précisément au même moment dans le cycle, même pour les femme dites régulières) ne peut pas se prédire, elle ne peut qu’être confirmée.
Par contre, les jours fertiles ou infertiles peuvent être identifiés quotidiennement, avec précision, en combinant deux autres signes de fertilité, soit la glaire cervicale et le col de l’utérus, qui eux annoncent que l’ovulation s’en vient. Ceci est la méthode symptothermique, qui est la méthode naturelle la plus perfectionnée, appuyée scientifiquement, efficace autant en contraception (0.4%, Trussel, 2011) qu’en recherche de grossesse.
Seréna Québec, l’organisme sans but lucratif spécialisé en fertilité naturelle, propose un outil techno pour celles qui ne veulent plus utiliser le crayon et le papier, soit un graphique en ligne, gratuit, disponible aussi en version mobile. Toutefois, l’interprétation se fait encore par la femme elle-même, parce qu’elle aura suivi une formation adéquate et parce que la méthode assure la plus grande efficacité ainsi (chaque femme est unique).
Nous croyons que toute femme est capable d’apprendre à mieux connaître son corps. Nous croyons en l’autonomisation des femmes face à leur santé, sans avoir à sans remettre aux mains d’une industrie… quelle qu’elle soit.
Contactez-nous pour une formation à distance via Skype. http://fr.serena.ca/
@Serena, oui effectivement la température seule ne garantit pas une sécurité contraceptive optimale, mais reconnaissons que ces objets peuvent constituer de super outils pour la suivre de façon simple/moderne/fiable, afin qu’ensuite combinée avec l’observation de la glaire – entre autres – on puisse appliquer les règles de la méthode sympto-thermique (que l’on aura apprise avant, je suis d’accord avec vous). Merci en tout cas pour votre travail de sensibilisation. C’est grâce à vous que les mentalités évoluent… et que le business suit :-), ce qui est bon signe : réjouissons nous !
Merci pour cet article ! Les dates ont visiblement du mal à être respectées par ces fabricants, ni Kindara ni Tempdrop ne sont encore commercialisés… very soon disent-ils à toutes celles qui ont foncé sur les préventes :-). Si cela vous intéresse vous pouvez aussi guetter le bracelet AVA qui dose les hormones, ainsi que – côté température comme Kindara et Tempdrop – l’oreillette YONO. Je m’abonne de ce pas à votre blog. A bientôt !