En attendant Game of Thrones, j’ai pu découvrir The Handmaid’s Tale sur OCS d’Orange. Tirée de la nouvelle de Margaret Atwood, la série m’a littéralement bouleversée. Je viens de terminer l’épisode 6 et c’est une série que je vous recommande chaudement.
Alternative !
Si vous n’avez pas accès à OCS, le livre est un bon moyen d’attendre que la sortie soit disponible en streaming.
Le livre, sorti initialement en 1985, a été ré-édité à l’occasion du lancement de la série en avril 2017. Il est disponible en version française sur Amazon.
Tarif : 11, 5 €
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Je vous parle un peu plus en détail de la série plus bas mais n’ayez crainte, je ne vais pas spoiler.
Dystopie, quand le futur vire au cauchemar
Dans un contexte environnemental et politique proche du nôtre (influence des perturbateurs endocriniens sur la fécondité humaine, pollution, gaz à effet de serre et nourriture industrielle), un parti politique profite de l’état d’urgence (décrété en raison du terrorisme) pour renverser le pouvoir en place, détruire la constitution américaine et installer un gouvernement rétrograde et totalitaire dans lequel les femmes n’ont plus aucun droit.
Dans cette société théocratique baptisée « La République de Gilead », les femmes (dont la plupart sont stériles) sont reparties en quatre castes :
- Les épouses des dirigeants : « les commandants ». Elles sont habillées en bleu canard. Elles sont soumises à leurs maris, n’ont pas le droit de travailler, de lire, d’être propriétaire…
- Les Marthas sont les cuisinières et femmes de maison qui gèrent le foyer, elle sont habillées en gris clair.
- Les tantes, habillées en marron, encadrent, forment et dirigent les servantes écarlates.
- Les servantes, reconnues fertiles, sont habillées en rouge écarlate et deviennent servantes d’un commandant. Elles n’ont pas de prénom mais revêtent celui de leur maître : OfFred, OfWarren… etc. Leur fonction est la reproduction.
Les rapports sociaux, déjà très encadrés, sont cadenassés par la police secrète du gouvernement : les « yeux » ou « Eyes » dont la mission est de rapporter tout manquement aux règles. Les mutilations et exécutions sommaires sont fréquentes pour mieux installer un climat de terreur.
Dans The Handmaid’s Tale, on découvre le quotidien terrifiant de June, alias Offred qui doit subir l’insupportable cérémonie chaque mois. Le récit est jalonné de flash-back, sur sa vie d’avant qui permet de mieux comprendre comment cet état totalitaire s’est mis en place.
La série est particulièrement oppressante et dérangeante. Offred,interprétée par l’incroyable Elizabeth Moss, évolue dans une prison à ciel ouvert ou elle ne peut faire confiance à personne. Elle rêve de pouvoir s’échapper et on espère, au fur et à mesure des épisodes qu’elle va y parvenir.
Restons vigilantes – Le futur peut être un cauchemar
C’est une série qui fait réfléchir et qui montre combien un état totalitaire peut se mettre en place rapidement, à l’insu des citoyens occupés par leurs petits tracas quotidiens.
Elle nous rappelle combien les droits des femmes sont quasiment inexistants dans certains pays du globe. Emprisonnées, violées, battues, on parle peu de ces femmes puisqu’il s’agit de régimes totalitaires lointains.
Elles font partie de cette majorité silencieuse qui à l’habitude d’être muselée et opprimée et dont on attend d’elle qu’elle accomplisse son « destin biologique » : procréer, s’occuper des enfants et du foyer. Ainsi, June alias Offred, ancienne américaine libre, réintègre la servitude millénaire et se plie à l’esclavage reproductif.
Récemment, le décès de notre monumentale Simone Veil m’a rappelé combien le combat qu’elle a mené dans les années 70 pour nous autoriser à disposer de notre corps restait encore fragile. Partout en France, certains s’opposent à l’avortement, d’autres réclament le retour de la femme au foyer.
C’est dans ce contexte très particulier que j’ai découvert cette superbe série dystopique : The Handmaid’s Tale, une série d’anticipation extrêmement crédible qui nous oblige à rester vigilants.
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