Si le contrôle de soi permet de vivre en société dans le respect des autres, il peut arriver que certain.e.s d’entre nous deviennent hyper-contrôlant.e.s en recherchant une certaine forme de perfection.

Cela implique un contrôle des situations (dans le travail ou/et la vie personnelle), des relations (des proches, des enfants, des collaborateurs), des comportements personnels (Emotions, alimentation, physique, pensées…).
Le perfectionnisme est souvent associé à l’hyper-contrôle forçant la personne à poursuivre ses efforts pour atteindre un idéal de perfection. Cela peut devenir limitant pour soi et nocif pour l’entourage immédiat.

Lorsque l’on est dans ce comportement de contrôle permanent que nous appellerons « hyper-contrôle »., on peut croire que le possible est impossible puisque l’on pense connaître tous les scénarii possibles à l’avance. Ainsi, on peut rester bloqué.e. dans des situations qui ne nous correspondent plus et le stress envahit notre vie.

Une conséquence de l’hyper-contrôle est que l’on ne parvient plus à se connecter à notre créativité ou à notre imagination pour ouvrir le cadre de notre vie. C’est un peu comme si nous nous restions bloqué par un plafond de verre que nous ne voyons même pas. Le stress occupe toute la place et la pensée tourne en boucle.

Dans ma pratique de coach, je vois souvent ce comportement chez des femmes qui sont très exigeantes envers elle-mêmes et qui s’imposent une grosse rigueur tant dans la vie familiale que professionnelle. La charge mentale n’est qu’une des nombreuses conséquences de l’hyper-contrôle.

Mais alors, demandons-nous. Qu’est ce qui fait qu’on devienne hyper contrôlant ? Et comment faire pour revenir à un niveau de contrôle de la réalité acceptable ?

Des rôles sociaux

Dans la vie quotidienne, nous occupons de nombreux rôles :

  • Parents – nous devons souvent répondre des performances (ou contre-performances) de nos enfants face au système éducatif
  • Travailleurs : salariés, entrepreneurs, managers, nous devons délivrer des résultats satisfaisants dans l’entreprise
  • Amis, collègues, époux : nous devons répondre de nos actions, de nos choix face à l’entourage social, maîtriser nos comportements pour qu’ils restent acceptables pour l’entourage.

Pour cela, le contrôle de soi permet de se sentir intégré et accepté dans la société.
Il est toujours très « malaisant » d’assister à une esclandre dans un café entre un client et un serveur. Les émotions vives que cela suscite nous mettent mal à l’aise.

Les raisons de l’hyper-Contrôle

Dans un environnement ou l’on nous demande d’être toujours plus performant et dans lequel nous recevons des critiques pas toujours bienveillantes et constructives, l’hyper-contrôle apparait comme la solution adaptée pour nous permettre de faire face à des situations de plus en plus difficile.

L’hyper-contrôle de soi implique l’hyper-vigilance, l’anticipation, la vérification, l’analyse des situations, le questionnement et le jugement intérieur.
La pensée tourne en boucle et l’énergie mentale utilisée est importante. Parfois, le contrôle de soi devient si intense qu’il génère de l’anxiété, du stress et une incapacité à voir les choses différemment pour agir d’une autre manière.

C’est comme si le cerveau buggait comme enfermé dans une pensée cyclique redondante.

Pourquoi est-on dans l’hyper-contrôle ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer que l’on devienne hyper-contrôlant. Dans ma pratique de coach/sophrologue, j’ai souvent remarqué que la sphère émotionnelle était puissamment impactée et que l’hyper-contrôle se mettait en place pour éviter un certain nombre de désagréments réels ou imaginaires :

  • Se protéger des risques de l’on pourrait provoquer soi-même
  • Se protéger du regard de l’autre (peur du jugement) – On se forge une carapace
  • Système de croyances qui dénigre le plaisir et les loisirs – « Il faut beaucoup travailler pour réussir »
  • Peur d’échouer
  • Perfectionnisme
  • Syndrome d’imposture

Souvent l’hyper-contrôle est associé à une structure de personnalité anxieuse.

Le système de pensées en circuit fermé provoque une limitation de la capacité d’action et un gaspillage énergétique colossal qui génèrent des tensions physiques et mentales importantes avec des répercussions dans tous les domaines de vie : (problèmes de sommeil, acidification de l’organisme, problèmes relationnels…)

L’hyper-contrôle peut trouver sa source dans la manière dont on a été élevé. Vos parents avaient-ils des comportements de contrôle ? Avez-vous entendu dire que vous deviez faire ceci, ou être comme ça ?
Les injonctions parentales sont très puissantes et peuvent nous obliger à respecter des drivers comme :

– Sois parfait(e)
– Fais plaisir
– Sois Fort
– Dépêche-toi
-…

Comment s’en sortir ?

L’une des premières étapes est de prendre conscience de sa tendance à l’hyper-contrôle :

  • Dans quel domaine de votre vie, avez-vous le sentiment de pas être vous-même ?
  • Dans quel domaine de votre vie, faites-vous des efforts pour éviter quelque chose ?
  • De quoi faites-vous semblant ?
  • Que pensez vous de cette affirmation : « On est toujours mieux servi par soi-même » ?

Qui et quoi contrôlez-vous ? Que se passerait-il si vous cessiez de contrôler ?

C’est rarement une partie de plaisir de se rendre compte qu’on est hyper-contrôlant(e) mais c’est une prise de consciente salutaire qui va permettre de faire tomber ce comportement très coûteux en énergie mentale.

La connaissance de soi est la clé.

L’hyper-contrôle se corrige très bien en coaching avec l’analyse transactionnelle par exemple et avec d’autres outils comme la sophrologie et l’EFT (Emotional Freedom technique).
C’est difficile de le faire seul parce qu’il faut aller visiter ses croyances, ses injonctions parentales et reprogrammer le schéma mental. Être accompagné par un coach pour pouvoir se regarder en bienveillance et prendre consciente de son architecture mentale permet d’avancer rapidement vers la mise en place de nouvelles fondations mentales plus aidantes.

Et rappelons le, changer ses pensées impacte le comportement et donc le résultat qu’on obtient.

Mon témoignage d’ancienne hyper-contrôlante

Avant j’avais un comportement hyper-contrôlant et j’étais assez perfectionniste sur les bords.
Je contrôlais mon état interne en permanence pour être sûre qu’aucune émotion que je jugeais « inappropriée » ne puisse venir s’exprimer dans mon expérience de vie. Cela m’a permis d’atteindre des postes à responsabilité dans le monde de l’entreprise mais cela m’a éloignée de ce que j’étais profondément.

Pendant des années, je n’étais pas connectée à ma richesse intérieure, à mon intuition et à ma liberté d’expression. La créativité était également complètement étouffée par des injonctions : « Il doit » « Il faut » m’empêchant de sortir du cadre connu.
Pire j’étais soumise à un stress permanent produit par ma propre pensée, passant en revue chaque soir, chacun de mes faits et gestes de la journée. Le juge intérieur rendait son jugement implacable me déclarant souvent coupable.

Dur !

Aujourd’hui, je vous en parle avec des mots simples et pourtant cet état interne a longtemps été méconnu et actionné de manière inconsciente. J’ai été accompagnée pour apprendre à penser différemment, et l’impossible est devenu possible.

Et vous, ou en êtes vous ? Vous sentez-vous concerné.e. par l’hyper-contrôle ?
Prenez la parole dans les commentaires ! Racontez nous si vous vous retrouvez dans ce que j’ai décrit.

Bienveillance et non-jugement :-)