Il n’y pas si longtemps, j’étais enceinte. C’était un évènement tellement désiré et attendu que lorsque j’ai vu le test positif, j’étais juste rassurée sur ma capacité à fabriquer un petit être humain. La preuve d’être en bon état de marche.
Très vite, le monde médical m’a prévenue : 1 grossesse sur 10 n’allait pas au bout. Il fallait s’attendre à cette éventualité. Ok, merci j’étais prévenue. Passés les 3 mois, la mort in utéro était inconcevable. J’y tenais à mon petit bout. Pourtant, ça arrive. Une de mes amies est passée par là, au troisième trimestre.
Terrible.
D’ailleurs, ce genre d’expérience est tabou. Comme le dit le docteur Anne Postel dans la vidéo ci-dessous, il n’y pas de mot pour nommer un parent qui perd son enfant. Il existe le mot Orphelin, pour l’enfant qui perd son parent, le mot Veuf pour le mari qui perd son épouse, mais il y a juste un vide lexical pour le parent qui perd son enfant, comme si le tabou s’imprimait très profondément dans le langage. Un refus de nommer l’innommable.
Une forme de négation touche le parent qui n’est pas reconnu comme tel, tant qu’il n’a pas d’enfant vivant. Une négation qui peut également toucher une fratrie parce que la place que l’on prend n’est pas celle qu’on a, en réalité.
Alors, sommes nous bien accompagnés face a ce type d’expériences ? Au delà de la mort qui survient pendant une grossesse désirée, comment prend on en charge le traumatisme psychologique consécutif à une IVG ? A qui peut on en parler ?
Anne Postel est une des ces accompagnatrices du deuil périnatal. Voici son témoignage :
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