Le titre de cet article fait référence à une requête de mots clés qui a conduit un internaute jusqu’à Bienheureusement. J’ai trouvé cette association de mots clés tellement saugrenue (et drôle) que je me suis penchée sur la question, afin de donner une réponse claire et précise à ceux qui pourraient légitimement se poser la question.
La Parentalité positive est-elle une secte ?
Tout d’abord, définissons ce qu’est une secte.
Selon mon Petit Robert qui ne date pas d’hier (1986), une secte est un ensemble de personnes qui professent la même doctrine. Une doctrine, toujours selon mon Petit Robert moyenâgeux, est un ensemble de notions qu’on affirme être vraies et par lesquelles on entend fournir une interprétation des faits, orienter ou diriger l’action.
Les 4 notions de base de la parentalité positive
1. L’enfant est une personne
Juridiquement, avant le XIXème siècle, l’enfant n’avait pas vraiment de droit. Il était la propriété de son père jusqu’à l’âge de 25 ans, lequel avait le droit de vie et de mort sur lui.
Il faut attendre 1989 (c’était hier !!) avec la convention internationale des droits de l’enfant pour que ses droits soient pleinement reconnus.
Outre le droit à une protection sanitaire, sociale et éducative, le droit à l’éducation et à la responsabilité première des parents, la protection contre la négligence et la protection contre toutes les discriminations raciales reconnues dès 1959 dans la déclaration universelle des droits de l’enfant, on ajoute le droit d’exprimer son opinion sur les questions qui le concernent, d’être associé aux décisions qui sont prises pour lui, en fonction de son âge et de sa maturité.
Juridiquement, l’enfant est donc une personne qui peut exprimer son accord comme son désaccord, encore faut-il que le parent puisse l’entendre. Si la loi est une doctrine, alors la société est une secte !! Non ?!
2. L’enfant est intelligent
Un enfant absorbe et reproduit ce qu’il voit.
Il modélise ses parents.
Si les parents disent des gros mots en sa présence, il est très possible que l’enfant en dise à son tour. Si ses parents peinent à gérer leurs émotions, il est difficile d’imaginer que l’enfant développe cette compétence en parfaite autonomie.
Tout comme nous reprenons le patrimoine génétique de nos parents, nous héritons d’une partie de leurs failles, de leurs faiblesses, de leur comportements plus ou moins adaptés.
C’est donc à la charge du parent d’apprendre à son enfant à reconnaître et gérer ses émotions. Il est le garant de la transmission et de la compréhension des valeurs, dont découle les comportements. Pour cela, le parent doit être conscient de sa mission et de sa difficulté. Il représente un exemple vivant pour son enfant.
3. L’amour recentre et apaise
L’enfant est soumis à de vives émotions dans les premières années de sa vie. On a tous été témoin dans un lieu public d’une situation où un « Terrible Two » se roule par terre de colère et/ou de désespoir devant le regard à la fois surpris et médusé de son parent.
L’amour est la clé.
Le câlin (avec l’accord de l’enfant, bien sûr) est un vrai remède qui recentre l’enfant, lui permettant de sécréter de l’ocytocine après 7 secondes d’étreinte. On aurait tort de s’en priver !
Pour ceux qui pensent que leur enfant teste leur limite, en réalité, l’enfant ne sera jamais « contre » son parent puisqu’il est dans l’amour archaïque. Par contre, il attend de vous une attention particulière comme un cadre rassurant mais en aucun cas cette attention ne peut être violente. Plus facile à dire qu’à faire notamment lorsqu’on a été élevé dans ce qu’Alice Miller appelle la Pédagogie noire.
4. Rester positif
Il n’y a que le changement qui soit permanent et c’est encore plus vrai pour ce qui concerne l’enfance.
Un enfant qui grandit, progresse à son propre rythme vers son autonomie. Même si l’école impose des standards, l’enfant sait ce qui est bon pour lui et vous devez rester confiant en ses capacités.
L’enfant est unique et non comparable à un autre, tout comme l’est un adulte. Pour cela, il ne sert à rien d’émettre un jugement sur la personnalité de l’enfant (T’es nulle ! Tu es débile !) mais plutôt d’expliquer en quoi le comportement n’est pas adapté. En restant critique sur le comportement et non sur la personne, vous préservez le lien d’amour et de confiance avec votre enfant.
Ce lien est précieux et se tisse de jour en jour.
Bon.
Après avoir énoncer ces notions de base, je pense que nous sommes nombreux à professer la même doctrine. Et comme cette doctrine influence notre action d’éducation auprès de nos enfants, je crois qu’il faut que je me rende à l’évidence : la parentalité positive est sectaire !
Pour finir, la journée internationale de la non-violence éducative aura lieu le 30 avril. Ce serait bien qu’on soit de plus en plus nombreux à rejoindre ce grand mouvement sectaire qu’est la Parentalité positive ! Non ?
Y’a t’il des adeptes dans la salle ?
C’est gratuit :-)
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