Le 12 février, le projet de création de l’observatoire du suicide a été présenté au CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental) par Didier BERNUS, rapporteur de l’avis.
Des chiffres alarmants
Un moment pour rappeler les chiffres du suicide en France (chiffres 2010) :
11 000 morts par an, soit 30 par jour .
220 000 tentatives de suicides sont réellement comptabilisées (faisant l’objet d’un passage aux urgences ou hôpital). Soit 1 tentative toutes les 4 secondes.
70% des victimes du suicide souffraient d’une dépression non diagnostiquée ou non traitée.
Le taux de récidive est estimée à 34%.
Un constat alarmant qui place la France parmi les mauvais élèves de l’Europe.
Le plaidoyer pour une prévention active du suicide s’articule autour de 6 axes :
- Articuler plus étroitement le programme national de prévention du suicide et le plan psychiatrie et Santé Mentale.
- Promouvoir les dispositifs d’alertes
- Améliorer la prise en charge la crise suicidaire
- Favoriser le travail en réseau en liant les acteurs des secteurs sanitaire, médico-social et associatif
- Créer un observatoire du Suicide et des conduites suicidaires pour rassembler et analyser les données, évaluer les dispositifs, partager…
- Faire de la prévention, l’affaire de tous : en devenant une grande cause nationale de santé publique.
Rose Boutaric de la CGT-FO apporte une contribution intéressante lors de l’annonce de son vote de soutien à l’avis :
Si aujourd’hui le nombre des victimes du suicide est supérieur à celui des victimes de la route et du sida réunis, c’est parce que le dépistage de la dépression est insuffisant.
L’OMS évalue qu’en 2020, la dépression sera la 2ème cause nationale d’incapacité à faire face aux activités quotidiennes et au travail. Cette pathologie sera également le second contributeur d’importance au coût global des soins de santé.
Elle constate également, qu’auparavant le travail était protecteur. Aujourd’hui, l’empiètement du travail sur la vie privée, la modification de l’organisation de l’entreprise pour la recherche de la performance couplés à une crise économique et sociale, rendent la situation extrêmement difficile. Une spirale dangereuse qui doit être stoppée de toute urgence.
En définitif, l’avis a reçu un vote favorable du CESE et l’intervention de Marisol Touraine, Ministre de la santé appuie cette décision en affirmant sa volonté de créer un observatoire du suicide afin de mieux connaître la réalité des conduites suicidaires. L’observatoire rattaché à la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) devra rendre un rapport annuel.
Une bonne nouvelle.
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