Balthazar, le héros sensible

Les éditions Hatier Jeunesse fêtent les 20 ans de la collection Balthazar, qui décline la pédagogie Montessori sous forme d’ouvrages ludiques et poétiques. L’occasion de s’arrêter un instant sur une pédagogie dont on parle beaucoup, et de voir comment on peut l’amener à la maison, avec les auteurs Marie-Hélène Place et Caroline Fontaine Riquier.

Balthazar montessori
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Balthazar, un personnage pas comme les autres

Marie-Hélène Place et Caroline Fontaine-Riquier ont fait naître il y a 20 ans le petit Balthazar, enfant sage dont chaque aventure incarne une facette de la pédagogie Montessori. A la découverte des bruits de la nature, des couleurs ou du temps qui passe, Balthazar est un enfant calme et positif, qui apprend par l’expérience. Les tons pastels et la dominante de bleu, apaisante, colorent des visuels pleins de malice et d’originalité. A côté de ce petit héros modèle, l’ours Pépin, doudou malicieux, joue le rôle de gentil perturbateur. Une touche d’humour qui éloigne les ouvrages de l’écueil d’être trop didactique, comme le sont parfois d’autres matériels inspirés de Montessori.

Le livre, une fenêtre ouverte sur la pédagogie Montessori

Avant six ans, Maria Montessori situe la “période sensible”, celle pendant laquelle les enfants absorbent des connaissances dans lesquelles ils puiseront toute leur vie. C’est aussi pendant cette période que les parents lisent le plus de livres avec leurs enfants. Le livre est donc, pour Marie-Hélène Place, aussi l’occasion de faire découvrir Montessori aux parents, en douceur et sans injonction. Une partie de la collection est accessible dès la naissance, car la voix du parent est une des premières perception pour le nourrisson, elle le fascine et le rassure à la fois. Les mêmes livres ont ensuite vocation à être manipulés par les enfants dès qu’ils peuvent attraper des objets. Les autres ouvrages, accessibles aux plus grands, déclinent des apprentissages, comme les chiffres ou les lettres, mais aussi des perceptions, comme le son ou les couleurs.

Des outils accessibles à la maison

Pour Maria Montessori “La main est l’outil de l’intelligence” rappelle Marie-Hélène Place. Après le coffret des lettres rugueuses, un coffret des graphèmes vient enrichir les possibilités de “faire du Montessori à la maison”. Le principe est toujours d’apprendre par le toucher, en suivant des doigts la forme des lettres rugueuses, et en associant les sons à des images. L’idée n’est pas d’être dans la performance, mais de profiter des facultés de concentration et d’absorption exceptionnelles des enfants de moins de six ans. Dans la même veine, en septembre sortira un coffret de livres “à lire seul”, en théorie à partir de 4 ans. Une logique éducative qui ne se limite pas à l’aspect utilitaire de l’apprentissage, mais vise bien plus large.

Rencontre Hatier
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Une pédagogie pour la paix

Maria Montessori, née dans la seconde moitié du XIXème siècle, a été la première femme médecin d’Italie. Toute sa vie, elle a réfléchi à l’éducation des enfants, en les observant, en façonnant des outils, en bâtissant une théorie, aussi. Et pour elle, chacun d’entre nous fait partie du Grand Tout, la pédagogie doit donc permettre à l’enfant d’être ce qu’il doit être, de trouver sa place. Lorsque l’enfant se concentre, avant 6 ans, il est dans ce fameux état de flow, cette félicité que l’on recherche, parfois désespérément, à l’âge adulte. La pédagogie Montessori serait donc un moyen de former de futurs adultes heureux. Beau programme, non ?