L’éducation et l’instruction sont des questions d’actualité. Beaucoup de parents soucieux d’apporter à leurs enfants une éducation bienveillante s’interrogent sur les différentes possibilités et pédagogies.
Depuis les lois Jules Ferry (1881 – 1882), un enseignement est public et gratuit et l’instruction est obligatoire. A cette époque, l’intention est de séparer les enfants des parents, dans un contexte historique particulier. Il est clairement mis en avant que l’École est la « raison » et que l’enseignement du français est primordial alors que les parents véhiculent superstition(s) et patois. De plus, on différencie l’instruction de la scolarisation. L’école n’a jamais été obligatoire. Aucune loi n’oblige un parent à scolariser son enfant.
Un film inspirant qui offre un nouveau regard sur l’éducation
Le film « Être et Devenir » présente la possibilité d’instruire soi-même ses enfants, possibilité qui trouve écho dans le coeur de beaucoup de parents. Il propose les solutions d’une éducation qui mêle joie, liberté et émotion : les clés maintenant reconnues par maints spécialistes et pédagogues d’un apprentissage sûr et pérenne.
Comme le dit très bien Isabelle Filliozat, psychothérapeute spécialiste de la famille :
« La joie, c’est l’émotion de l’apprentissage ! »
Tout ce qui est appris dans la joie est bien mieux su : une émotion y est associée et alors l’enfant s’en souviendra beaucoup plus longtemps. On possède une vision austère de l’apprentissage en milieu scolaire et il n’est pas rare de ne pas aimer l’école. Pourquoi ne pas y faire entrer la joie, la curiosité, … ? L’école reste construite sur d’anciennes pratiques, sur un modèle qui ne permet pas l’apprentissage. ( une matière – pause – une autre matière – pause – et une autre …). Des recherches montrent que c’est le mouvement qui favorise la mémorisation. Donner du « sens » aux apprentissages devrait être quelque chose d’acquis dans l’éducation de nos enfants, malgré tout, beaucoup vont à l’école pour faire plaisir à la maîtresse ou rapporter des bonnes notes aux parents. La compréhension, l’éveil, la passion, la créativité ne sont pas des critères d’instruction développés à l’école.
Papas et mamans sont investis, l’éducation se partage et se construit en famille
Des mamans, comme Clara Bellar, réalisatrice du film, l’ont fait pour leur(s) enfant(s), elles s’interrogent, s’informent et osent. Karine Stoëckel, que j’ai rencontré lors d’une projection du film Être et Devenir a franchi le pas de la déscolarisation. Elle a opté pour des apprentissages autonomes. Ses enfants s’instruisent par eux -mêmes et à leurs rythmes. Ils apprennent tous les jours : chaque événement, chaque rencontre, chaque discussion sont sources d’éveil et d’apprentissage. Maman bienveillante, elle les guide, leur permet l’autonomie et la liberté. Cette « méthode d’éducation » est bien loin d’une possibilité de « tout faire ». Il s’agit de se concentrer davantage sur ses émotions, ses envies, ses besoins dans un environnement du quotidien déjà tellement riche que l’ensemble des connaissances y est disponible. C’est aussi et avant tout donner à son enfant sa responsabilité face au monde et face à lui-même. D’autres parents choisissent une approche avec des cours à la maison.
L’idée essentielle pour les parents est le changement de posture : lâcher prise face aux attentes de la société et aux regards des autres et avoir confiance en ses enfants. Et oui ! Ils sauront lire, écrire et compter quand cela sera le moment pour eux et qu’ils en auront besoin, quand cela aura pour eux un sens.
Ce film est une ouverture, une possibilité. Il n’est en aucun cas question de se battre face au système, simplement avoir conscience qu’il serait tant de prendre la mesure de l’enjeu qui est devant nous. Aujourd’hui, 85% des parents battent encore leurs enfants (gifles et/ou fessés) et 60% pensent que la punition a une utilité dans les apprentissages. L’éducation commence à la maison. Plusieurs familles présentées dans le film reproduisent ce qu’elles ont vécu, apprentissage et éducation libres et d’autres au contraire, en réaction à leur vécu d’écolier changent de perspective. Chacune trouve sa voie et sa façon de faire. Le réseau des enfants « non-sco » s’étoffe de jours en jours. La solitude n’est plus un frein à cette possibilité d’éducation. On peut voir dans le film des familles du monde entier. Des rencontres européennes sont organisées régulièrement.
L’entraide, le partage font partie intégrante de cette approche de l’instruction de nos enfants. De grands mouvements nationaux voient le jour comme le printemps de l’éducation, auquel des personnalités s’associent comme Corinne Lepage, ancienne ministre, Thomas d’Ansembourg et encore Laurent Gounelle.Il existe plusieurs solutions à la souffrance scolaire!
Je pense que le plus important est de savoir qu’il est possible de faire autrement. La maman de Lila, heureuse d’aller tous les matins voir sa maîtresse en grande section de maternelle, me disait en discutant du film : « Je ne savais pas tout ça, c’est bien d’ouvrir les yeux pour choisir plus tard ! ». Voilà, être informé qu’il y a d’autres possibilités devant la souffrance scolaire. Savoir aussi préserver la pureté d’un enfant le plus longtemps possible, lui laisser sa créativité, sa joie de grandir feront des générations futures des adultes heureux de vivre. Soyons attentif à l’éducation de nos enfants, ils sont notre avenir.
Pourquoi ne pas y faire entrer la joie, la curiosité, … ? L’école reste construite sur d’anciennes pratiques, sur un modèle qui ne permet pas l’apprentissage. ( une matière – pause – une autre matière – pause – et une autre …). === c’est tellement caricatural, on fait en sorte, je vous l’assure, de faire entrer dans nos classes de la curiosité (essentielle!) et de la joie aussi!
Bonjour Sheila29 et merci de ton commentaire.
Effectivement tu as raison cela mérite peut être des nuances et surtout des éléments d’enrichissement. Pour reciter Isabelle Filliozat, marraine du film, elle écrit dans l’un de ses livres « il me cherche » : « … tous les exercices physiques aident le cerveau à se développer et facilitent l’apprentissage: courir, sauter, s’asseoir et se lever, bouger les bras, la tête, … ». Les recherches scientifiques nous permettent aussi de mieux comprendre les mécanismes de mémorisation : le principe 3 de l’article est intéressant http://www.formavox.com/neurosciences-apprentissage-formation. Le ministère de l’éducation national publie lui-même des études venues du Québec sur les liens entre « émotions » et mémorisation (Educsol : Techniques de mémorisations).
Ce que j’exprime pour suivre ce que « Être et Devenir » suggère, lorsque le système actuel ne convient pas et bien il y a d’autres possibilités. Et pour revenir à l’Éducation Nationale, le constat est bien là (rapport PISA 2012), cela ne fonctionne pas ou mal, et maintenant que proposer ?
Peut être d’autres pédagogies peuvent-elles plus se mettre en place comme Freinet: voici l’étude d’un maître d’IUFM où il s’attache à la « forme scolaire ». Et aussi lorsque les familles et les enfants en ont envie, proposer une instruction à la maison. Tout ceci n’enlève en rien au travail formidable des 840000 enseignants.
Merci pour la réponse (et c’est sheli pas sheila lol)
Merci à toi, sheli29 ;-)
Au plaisir d’échanger