La charge mentale des femmes
La question de la charge mentale, et surtout du fait qu’elle soit assumée en grande partie par les femmes, a été mise en lumière en 2017 par la blogueuse illustratrice Emma. Depuis, c’est un sujet tendance repris largement par la presse et par les sites qui veulent faire du SEO à bon compte. La psychiatre Aurélia Schneider analyse ce sujet pas anodin du tout, qui touche à la place de la femme dans nos sociétés, mais également à notre perception individuelle du monde.

Objectif anti burn-out

L’objectif affiché du Dr Schneider est de prévenir la détresse psychologique liée à une charge mentale excessive.

Mais c’est quoi au fond la charge mentale ?
Le fait de devoir penser à tout ?

De manière plus fine, elle le définit par la perméabilité entre le monde professionnel et la vie privée, qui a pour conséquence que l’on réfléchit à l’organisation personnelle en travaillant, et aux problèmes pro à la maison. Par extension, on peut dire que c’est le fait que tout se mélange, qu’on gère tous les sujets en parallèle par manque de temps, avec pour conséquence un stress et un surmenage certains. Ce livre est donc là pour identifier le problème et surtout donner des outils pour agir, avec comme premier constat celui de la place de la femme dans notre société.

Moi, Femme dans l’Histoire de France

On fait donc un détour par l’Histoire pour mettre en perspective notre époque.
Par exemple, Aurélia Schneider rappelle qu’au Moyen-Âge la femme avait une place active dans la société et dans le monde du travail.
Petite parenthèse, à ce sujet je vous recommande la lecture de la biographie de la figure féminine Aliénor d’Aquitaine, par l’historienne médiéviste Régine Pernoud. Cette place va être violemment remise en cause à partir de la Renaissance, et les droits des femmes drastiquement réduits par le Code Civil au début du XIXe siècle. On connaît la lente reconquête du XXe, on sait aussi que si aujourd’hui légalement, hommes et femmes sont égaux, cela n’est pas totalement vrai dans la société, avec pour indicateur, parmi d’autres, les différences de salaires.

Chronobiologie et gestion du temps

L’héritage historique est donc indéniable, et aujourd’hui encore, les femmes assument en général plus souvent les tâches ménagères que les hommes. Aurélia Schneider ajoute un facteur inédit, le comptage implicite.
Pour elle, le cycle hormonal mensuel des femmes les rend plus sensibles au temps qui passe, les poussant à tout compter malgré elles et de manière plus ou moins consciente. Ainsi elles se chargent de plus de contraintes, souffrent plus du « manque de temps » et sont plus perméables que les hommes au stress qui y est lié.

En complément, elle pointe que la mauvaise gestion du temps, le fait par exemple de mal estimer son temps sur une tâche, est un important facteur de stress quotidien.

Des outils pratiques à s’approprier

La partie la plus intéressante de l’ouvrage concerne les méthodes qui conduisent au changement. L’auteur propose un certain nombre d’outils, certains pour gérer la charge mentale d’un point de vue individuel, d’autres pour mieux la partager au sein du couple. Sans exhaustivité, du côté de l’individu, on trouve de grands classiques qui ont prouvé leur efficacité, mais qui ont l’inconvénient de devoir être pratiqués de manière régulière pour obtenir des résultats. Méditation, décontraction musculaire, décentrement, pensée positive, autant de techniques qui permettent d’alléger le stress et de défocaliser. A retenir, faire une liste des « done » plutôt que des « todos », une manière pratique de se rendre compte de sa « productivité » quotidienne et de ne pas se dévaloriser pour ce qu’on n’a pas fait. Aurélia Schneider propose aussi de l’auto-sabotage pour les perfectionnistes, et même une technique  pour mieux calculer le temps à consacrer à chaque tâche !

Le fin du livre est consacrée au partage des tâches et à la communication dans le couple.

Charge mentale des femmes
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La Charge mentale des femmes
par le docteur Aurélia Schneider
Aux éditions Larousse

Tarif : 14,95 €

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